Arriv du ciel au Bourget bord de l’A400M, l’un des appareils star du salon, Franois Hollande s’est partag entre enjeux commerciaux et industriels, petites boutades et bain de foule, un parcours brivement interrompu par deux Femen surgies seins nus.

Sur le stand de Dassault aviation, le prsident donne le bras au patriarche, Serge Dassault, 88 ans, pour gravir les quelques marches qui mnent au cockpit d’un Rafale quand il lche, goguenard : "C’est l ?tat qui soutient Dassault, comme d’habitude".

Le staff de l ?avionneur franais se prcipite pour rappeler qu’il tire 70% de ses revenus de l’aviation civile mais la boutade a fait son petit effet dans l’aropage politico-mdiatico-militaro-industriel qui se presse autour du prsident et rit sous cape.

Franois Hollande avait dbarqu au Bourget par la rampe arrire de l’A400M, l’Airbus de transport militaire ultra-moderne attendu comme le messie par les armes de l’air d’un certain nombre de pays, en particulier la France dont la flotte de Transall est bout de souffle.

Comme on lui demandait comment s’tait droul ce court vol, escort par un rafale depuis la base arienne de Villacoublay -45 minutes piste piste- le prsident a not dans un sourire que, oui, il "s’est bien pass", la "preuve : je suis l". Plus srieux, il pronostique "un grand succs" pour l’A400M auprs des armes mais aussi en termes commerciaux "et donc pour l’emploi".

L’emploi... Ds son atterrissage, le chef de l ?tat justement, est rattrap par l’actualit sociale. Interrog sur sa sempiternelle promesse d’inverser la courbe du chmage d’ici la fin de l’anne en dpit des sombres perspectives traces la veille au soir par l’Insee, il persiste et signe.

Et dans les alles du salon, qu’il parcourt pendant prs de trois heures, quelques interpellations fusent, reflet d’un climat politique et social tendu. "Merci pour le plan d’austrit !", lance un homme dans la foule. "On veut du boulot, pas du mariage homo", crie un autre. Le prsident feint de ne pas entendre et enchane. Des soutiens aussi : "Courage !" entend-on sur son passage. Cette fois, il remercie.

"Je vais rester l"

Soudain, de grands cris retentissent. Deux militantes des Femen se prcipitent vers le prsident, interceptes par le service d’ordre qui les plaquent fermement contre des barrires et les embarquent, menottes. "Free Femen" (librez les Femen), crient les deux jeunes femmes, pour dnoncer la condamnation quatre mois de dtention de militantes du mouvement fministe en Tunisie.

L’une d’elle porte sur le dos une inscription, jeu de mots de circonstances : "Fly away from Islamism" ("Eloignez-vous de l’islamisme").

Pour le reste, la visite prsidentielle obit aux canons du genre avec d’innombrable mains serres, visites de stands et passage en revue d’quipages de Rafale ou d’hlicoptres d’attaque de retour de l’opration Serval au Mali. "Je l’ai touch", s’extasie une jeune femme. "Il m’a serr la main", n’en revient pas un autre.

Alors qu’il prend place dans un sige d’avion dernier cri et plutt luxueux, le prsident cde une nouvelle fois la plaisanterie : "Je vais rester l". Mais il repart aussitt.

Un peu plus loin, une table ronde l’attend avec quelques patrons de "PME innovantes". Les revendications fusent : accs au crdit ou aux marchs publics, soutien l’exportation, dlais de paiement... Franois Hollande rpond du tac au tac.

Puis vient l’heure du meeting arien avec en vedettes, l’A350, le dernier n d’Airbus, si lent dans le ciel du Bourget qu’il semble presque immobile, la Patrouille de France et le Rafale. Pour Franois Hollande cependant, il est dj temps de regagner le palais de l’lyse.

2013 AFP

Via: clicanoo.re

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