Paris (AFP)
Rassemblées à l'appel du collectif "Jour de colère", 17.000 personnes selon la police, 120.000 selon les organisateurs, ont défilé dimanche à Paris contre François Hollande, sous une pluie battante.
Le collectif "Jour de colère", rassemblement hétéroclite formé d'identitaires, d'intégristes catholiques, d'opposants au mariage homosexuel, de partisans de l'humoriste controversé Dieudonné et de familles, a défilé contre "l'action gouvernementale", criant "non au mariage homo", "Europe sécession, la France est une Nation".
"Je commence dès ce soir une grève de la faim jusqu'à la destitution du président François Hollande", a déclaré à l'issue de la manifestation une des égéries du "Printemps français" Béatrice Bourges, précisant qu'elle allait camper sous une tente à côté du Mur pour la Paix, au Champ-de-Mars, près de la Tour Eiffel.
A l'arrivée du cortège, une partie de la foule criait: "La France aux Français, bleu blanc rouge !", prévenant: "Ça va péter, ça va péter".
Sur le parcours, quelques manifestants étaient casqués, d'autres portaient des drapeaux tricolores, ou bretons, des bonnets rouges, des bérets roses.
En bout de cortège, quelques centaines de sympathisants de Dieudonné, dont le portrait était flanqué sur un drapeau, criaient "Liberté d'expression", dans une allusion à l'interdiction faite à l'humoriste controversé de jouer son spectacle "Le Mur".
Des slogans anti-Israël, ou "CRS, police des juifs", ont été entendus.
Des fumigènes et des pétards ont été lancés sur le trajet.
Des journalistes accusés d'être des "collabos" étaient pris à partie, ont constaté des reporters de l'AFP.
A Lyon, une quarantaine de personnes se sont regroupées en début d'après-midi dans le centre de la ville, pour un rassemblement "contre le sionisme et pour la liberté d'expression".
Les manifestants ont entonné la chanson de la "quenelle" de Dieudonné, geste à l'appui, avant de se disperser dans le calme.
Une vingtaine de Homen, pendant masculin du mouvement féministe des Femen, défilaient torse nu.
Au début du défilé parisien, une dizaine de militantes du groupe Femen ont scandé "allez brouter ailleurs", avant d'être appréhendées par les forces de l'ordre.
"Chasser dans les urnes"
Le collectif "Jour de colère", peu connu et à l'origine du rassemblement, appelle à "l'émergence d'un nouveau contrat social fondé sur les refus des partis de l'oligarchie, de droite comme de gauche", est-il précisé dans le dossier de presse.
"Hollande, il vaudrait mieux pour lui qu'il se retire tout de suite", prévient le collectif, sinon le "+Jour de colère+ ira le poursuivre dans la rue avant de le chasser dans les urnes".
L'affaire de la liaison entre le président de la République et l'actrice Julie Gayet était encore sur toutes les lèvres ce dimanche.
"Y en a assez des scandales du président, il déshonore la France", s'insurge Marion, la soixantaine et retraitée, venue prendre part au défilé. "Faut qu'il dégage", dit-elle à une journaliste de l'AFP.
"Vous êtes ici pour crier votre ras-le-bol, ils sont plus préoccupés par leurs aventures (...) que par le chômage et la liberté du peuple de France", a crié au micro un des organisateurs, qui requiert l'anonymat.
L'Avenir pour tous, la nouvelle organisation de Frigide Barjot, égérie de ce combat et de la "Manif pour Tous" lors du débat contre le mariage homosexuel, avait appelé à "ne pas manifester leur colère ce dimanche" avec des "groupuscules" qui se placent sur "le terrain de l'opposition politique".
Le Front National et le collectif breton à l'origine du mouvement des Bonnets rouges ont aussi annoncé ces derniers jours qu'ils ne participeraient pas à la manifestation.
Via: nicematin.com
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