Comment définir le féminisme en 2014 et à qui s’adresse ce livre, ode aux grandes féministes (de George Sand à Simone Veil en passant par Marylin)?
«Je m’adresse à tout le monde, mais au premier titre aux hommes. Plus les femmes sont libres, plus les hommes le sont. Le féminisme est un combat total. Aujourd’hui, on n’a pas d’autres choix que d’être des hommes et des femmes féministes et les questions féministes sont des questions de réorganisation de la société. Etre féministe, c’est être au combat en permanence, ne rien laisser passer face aux atteintes à l’égalité, s’autoriser quand on est femme à toutes les ambitions, tous les rêves. Depuis le vote des femmes, on peut avoir l’impression que les combats sont derrière nous. C’est faux ! Il suffit de regarder la société pour se rendre compte que les femmes sont les premières victimes de la violence économique, de la violence physique et de la précarité. Pour celles qui n’ont pas ces urgences à gérer, il y a l’affirmation de soi, la poursuite d’une carrière, l’indépendance au sein du couple. Les combats féministes ne sont absolument pas dépassés, malheureusement...»
La stratégie des Femen est-elle la bonne?
«Je soutiens totalement les Femen. Ce n’est pas le cas de toutes les féministes. Les Femen se réapproprient leur corps. Pour moi, le vrai scandale, ce n’est pas que les Femen soient à demi-nues dans la rue avec des slogans peints sur la poitrine. Le vrai scandale c’est l’objetisation du corps des femmes dans notre société, la façon dont le corps des femmes est traité comme un objet par les médias, la publicité, les films, le système consumériste tel qu’on le vit aujourd’hui.»
Si vous deveniez ministre en charge de l’égalité entre les femmes et les hommes, quelles seraient vos premières décisions?
«Un engagement politique ou associatif fort ne m’intéresse pas. Je suis féministe par viscérale conviction et j’ai toujours chéri ma liberté et mon indépendance. En totale politique fiction, si j’avais des responsabilités ministérielles, je développerais l’enseignement des ABC de l’égalité dans le primaire et le secondaire, en traquant tous les clichés sexistes. La priorité est de lancer une concertation de fond pour que les contenus, comme la pédagogie, deviennent beaucoup plus égalitaires. La façon dont les enseignants interrogent les élèves, la possibilité pour les filles de se sentir légitimes à intervenir en classe, au même titre que les garçons, sont tout aussi fondamentales.»
Via: sudinfo.be
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