Une activiste du groupe Femen
a brûlé une poupée crucifiée devant le palais rose bonbon du jouet star conçu par Mattel. (Fabrizio bensch/Reuters)
Hier ouvrait à Berlin la première maison de Barbie à taille humaine. Un rêve pour bien des fillettes. Un cauchemar pour les féministes, qui ont manifesté leur fureur
Il se voit de loin, le gigantesque escarpin verni rose vif, planté dans la cour, devant un bâtiment en préfabriqué également rose de la porte au toit. Pour cinq mois, Barbie a posé valises et garde-robes au cœur de Berlin, à quelques pas de l’Alexander Platz. «La maison de rêve de Barbie» – première maison à taille humaine dédiée à l’univers de cette poupée culte et décriée – a ouvert hier ses portes aux fillettes de tous âges dans la capitale allemande.
L’initiative, purement commerciale, s’est attiré les foudres des féministes et des groupuscules de gauche, très actifs à Berlin. Deux camions de police parqués devant l’exposition rappelaient dès l’ouverture que les opposants du mouvement «Occupy Barbie Dreamhouse» avaient appelé à une mobilisation. Elle semble finalement avoir été moins forte que prévue. Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté devant l’édifice et une activiste du mouvement Femen a brûlé une poupée crucifiée en dénonçant le sexisme de «cette image parfaite».
Tout, en effet, se veut parfait dans ce musée d’un nouveau genre. La structure de métal et de toile plastique rose est pourtant plantée dans le décor peu féerique d’un parking désaffecté, entre la voie ferrée et des tours d’habitation. Cette reproduction de la maison de Barbie offre 2500 mètres carrés dédiés sur trois niveaux à l’exposition et à l’espace de vente. La visite commence par un ascenseur vaste comme un hall, rose naturellement, aux murs ornés d’écrans. Barbie y souhaite la bienvenue à ses visiteurs tous équipés dès l’entrée d’un bracelet électronique dans lequel ils ont enregistré leurs données: prénom, langue et sexe. Car l’exposition – en trois langues, allemand, anglais et espagnol – se veut interactive: «Ici, on a le droit de tout toucher», s’enthousiasme Marie, une jeune fille brune de 25 ans engagée par le promoteur autrichien de l’opération, EMS, pour faire visiter la cuisine. Trois cuisinières à écran tactile sont plantées au milieu de la pièce, rose du sol au plafond. Les petites visiteuses, peu nombreuses en ce jour d’ouverture, peuvent ouvrir tiroirs et placards et fabriquer des cupcakes virtuels, décorés de crème jaune, verte ou… rose.
Via: letemps.ch
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