Après Civitas, une nouvelle plainte a été déposée au nom de l’AGRIF. La manifestation contre le mariage pour tous du 19 novembre dernier a été au cœur de l’actualité, les activistes des FEMEN avaient organisé un commando de choc pour « provoquer les intégristes ». Interview de l’avocat Jérôme Triomphe, en charge du dossier.
La démonstration médiatique a dégénéré. Après la grande manifestation du 18 novembre, 10 000 catholiques radicaux se sont donnés rendez-vous le lendemain autour de l’Ecole Militaire à Paris. Une dizaine de « Femen », filmées par la documentaliste Caroline Fourest, se sont rendus sur place en nonnes. Au milieu de la manifestation, elle se sont dévêtus pour s’exhiber en culotte et porte jarretelles.
En plus des slogans « humoristiques et plutôt sympathiques » tels que « fuck god », « fuck church », « fuck your religion » ou le très original « in gay we trust », leurs revendications sont aussi passées par l’aide d’extincteurs domestiques sur lesquels elles ont inscrit « Jesus Sperm » ou « holly sperm ». Les « sextremistes » ont aspergé le cortège de ce produit irritant et un nourrisson a été atteint.
L’AGRIF, l’Alliance Générale contre le racisme et pour le Respect de l’Identité Française et Chrétienne a donc porté plainte pour violences aggravées, en réunion, avec préméditation, sur mineur de moins de 15 ans, avec armes, injures, et en raison de l’appartenance des manifestants à la religion catholique à l’encontre des FEMEN. Cette plainte vise également Caroline FOUREST pour complicité de violences aggravées.
Le terme est aujourd’hui souvent galvaudé, mais l’Alliance Générale contre le racisme et pour le Respect de l’Identité Française et Chrétienne peut être étiquetée « extrême-droite », qu’en pensez-vous ?
Jérôme Triomphe: « Pas du tout, au contraire, c’est l’image que veut en donner certains. Les adhérents et les militants sont de toutes les races et toutes les religions. Il y a des juifs, des arabes, des antillais, des africains, des chrétiens. C’est au contraire une des seules associations antiraciste qui soit aussi éclectique. Par ailleurs, il n’y a aucune affiliation politique, l’association est indépendante.
La plainte ne risque-t-elle pas d’être rejetée ?
Le procureur a fait des diligences extrêmement rapide pour traiter les plaintes des Femen et de Caroline Fourest pour violences, je ne vois pas pourquoi les nôtres ne serait pas traitée de la sorte, surtout concernant une plainte encore plus fondée. Je vous rappelle dans cette affaire que les agresseurs se sont les Femen, elles ont attaqué une manifestation composée de différents catholiques, qui étaient réunis pacifiquement.
Si le procureur ne prend pas en charge l’affaire, il y aurait manifestement une politique de « deux poids, deux mesures » absolument hallucinante. Les Femen ont agi en violation totale de la loi. C’était une exhibition sexuelle tenue dans une manifestation non-déclarée. Elles ont agi avec préméditations, en réunion, avec des armes, contre des enfants mineurs. Si l’enquête préliminaire n’est pas lancée, nous saisiront un juge d’instruction.
Sur certaines photos, on peut voir un nourrisson aspergé par un extincteur. Avez-vous le témoignage de la mère ?
Absolument, j’ai dans mon dossier la plainte qu’elle a porté auprès de la police. Par contre je n’ai pas d’information sur l’état de santé de l’enfant. En tout cas, cette attaque est absolument inadmissible et intolérable.
Vous poursuivez Caroline Fourest pour complicité. Elle est notamment à l’origine de la mini-tornade médiatique qui a suivi la manifestation, la documentaliste a également porté plainte…
Je n’ai aucune information sur les violences qu’elle prétend avoir subi. Il n’y a aucune photos, vidéos qui l’a concerne. On l‘a voit courir sans avoir l’air véritablement inquiété ou inquiète. Ce que je sais, elle le reconnaît, elle a été arrêtée par la police. Elle l’a même tweeté de son compte, « Caroline Fourest arrêtée » et plus tard « Caroline Fourest libérée », d’ailleurs elle parle d’elle à la troisième personne…
Caroline Fourest a fait valoir son statut professionnel dans cette affaire, notamment sur le plateau du Grand Journal de Canal +, est ce que cela joue sur le déroulement de la procédure ?
On ne peut pas utiliser ce statut pour se protéger pénalement. Encore faut-il être dans l’exercice normal de sa fonction. Nous considérons qu’elle était là en tant que militante et non comme une journaliste, d’où la plainte. Quand vous la voyez poser sur les photos avec les Femen en brandissant le point, ce n’est pas une attitude de journaliste. Le 17 novembre, sur les photographies de la veille, elle donne la main aux contre-manifestants, c’est du militantisme. »
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Via: roadsmag.com
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