L’institution catholique Civitas n’a pas pardonné aux Femen leur participation à la manifestation anti-mariage gay du week-end dernier
Cela fait déjà un petit moment qu’on entend parler des Femen. Il faut dire qu’elles ont une manière bien à elle de défendre leur cause : seins nus. Niveau communication, il est probablement difficile de faire mieux, surtout lorsqu’on prône le féminisme et le droit des femmes à disposer de leur propres corps.
C’est donc assez régulièrement au cours de ces derniers mois qu’on a pu voir ces activistes ukrainiennes défiler un peu partout sur la planète, notamment à Paris sous les fenêtres de Dominique Strauss-Kahn , suite à l’affaire Nafissatou Diallo il y a un peu plus d’un an.
Jusque-là, rien de bien méchant. C’est au contraire un moyen plus qu’ingénieux de faire parler du mouvement, puisqu’en peu de temps les jeunes ukrainiennes sont devenues très connues, faisant même des adeptes dans d’autres pays. Les manifestations avaient un but pacifique, l’objectif étant seulement de se faire voir .
En dignes défenseurs des droits des femmes (et donc aussi de ceux de l’Homme en général), elles se sont rendues à la manifestation de l’institution catholique Civitas contre le mariage des homosexuels. Il est évident que les deux associations avaient un désaccord de principe, mais là n’est pas le problème.
Logiquement, un affrontement est survenu entre les deux parties. Civitas s’est sentie offensée par la tenue des jeunes révolutionnaires : elles étaient venues en bonnes sœurs dénudées. Cela dit, qu’on défende l’Eglise catholique ou non, on peut comprendre que l’association ait pu être outragée, car soit dit en passant, cela vaut bien une caricature …
Mais bon après tout, même si l’autodérision n’était pas de mise dans ce contexte, il est peu probable qu’à part Civitas les catholiques crient au blasphème. Ce qui dérange vraiment, c’est l’agressivité dont ont fait preuve les membres de Civitas, pourtant censée prôner des valeurs chrétiennes.
D’accord, les Femen sont venues « armées » de bombes lacrymogènes ». Mais ce n’est pas en tabassant les opposants (on a particulièrement entendu parler de Marie-Claude Fourest), que Civitas va réussir à se faire entendre, et à faire valoir sa cause. Au contraire, c’est une manière de s’attirer l’animosité de l’opinion publique.
Il est donc évident que de par leur réaction belliqueuse, les membres de Civitas ne sont pas innocents. Certes les Femen non plus, puisqu’elles ont tenté de répondre aux attaques. Mais Civitas franchit un pas de plus (de trop ?) en portant plainte contre les Femen pour « contre-manifestation illégale, exhibitions sexuelles, diffusion de message à caractère violent, violences et voies de fait et injures envers les manifestants en raison de leur appartenance à la religion catholique » et d’autres encore.
Les motifs d’accusation semblent pour certains tirés par les cheveux (notamment le dernier, il ne faut pas confondre appartenance à la religion catholique et refus du mariage homosexuel), et les circonstances ne jouent pas forcément en faveur de Civitas. On ne comprend absolument pas ce dépôt de plainte en somme.
C’est donc la justice qui tranchera, mais en tout cas la cause initiale pour laquelle se battait Civitas, est elle déjà perdue …
Open all references in tabs: [1 - 5]
Via: lescandaleuxmag.fr
Short link: Copy - http://whoel.se/~2H47T$1ur