Un comité de soutien à Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour avoir tué son mari violent, s'est constitué et réunit notamment la maire PS de Paris Anne Hidalgo, l'ex-eurodéputé et leader écologiste Daniel Cohn-Bendit et le dirigeant du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon, a-t-on appris lundi auprès d'une des signataires.
Les signataires de l'appel du Comité de soutien, transmis à l'AFP par la comédienne Eva Darlans, réclament la "libération immédiate" de Jacqueline Sauvage au bénéfice d'une grâce présidentielle et "la révision de la loi sur la légitime défense".
Jacqueline Sauvage, 66 ans, "a été injustement condamnée à cause d'un vide juridique rétrograde ne considérant pas que la légitime défense puisse s'appliquer sur une vie entière", selon les signataires.
La sexagénaire a été "victime ainsi que ses enfants de viols répétés et d’extrêmes violences conjugales depuis 47 ans", soulignent les signataires pour qui sa condamnation "ne prend en compte ni les souffrances endurées par cette femme et ses enfants pendant ces 47 années, ni les responsabilités de notre société qui n'a pas apporté à ces victimes la protection qu’elle leur doit".
Entre 100 et 200 personnes ont manifesté samedi à Paris pour demander la grâce de Jacqueline Sauvage, et des militantes des Femen ont manifesté seins nus vendredi devant sa prison à Saran (Loiret).
Une pétition appelant à la grâce présidentielle a aussi été lancée. Elle avait recueilli lundi après-midi plus de 340.000 signatures, sur le site Change.org.
Indépendamment de la demande de grâce présidentielle, Me Nathalie Tomasini, une des deux avocates de Mme Sauvage, a indiqué lundi à l'AFP se préparer à demander dans les prochaines semaines un aménagement de peine devant le tribunal d'application des peines à Orléans.
L'avocate a indiqué qu'elle entend obtenir "un relèvement de sûreté" permettant de dispenser sa cliente de purger au moins la moitié de sa peine de dix ans de réclusion, confirmée en appel le 3 décembre par la cour d'assises du Loir-et-Cher. "Si les juges n'accèdent pas à cette demande, Jacqueline Sauvage ne pourrait pas sortir de prison avant juin 2018", a-t-elle indiqué en rappelant que l'avocat général, en requérant la confirmation de la peine de dix ans de réclusion, avait assuré aux jurés qu'elle pourrait être libérée en janvier 2017.
Le procureur de la république de Blois, Frédéric Chevallier, a "ainsi marqué les esprits des jurés". "Cependant, il n'a pas précisé qu'une telle date de sortie ne serait possible que dans l'hypothèse d'un relèvement de sûreté, une mesure pourtant très difficile à obtenir", a souligné Me Tomasini pour qui "la mobilisation de l'opinion peut aider" à fléchir les juges en faveur de sa cliente.
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