De la Manif pour tous aux Femen, l’ouverture aux régionales dans …


ELECTIONS REGIONALES - La feuille de match est désormais arrêtée. L'ensemble des chefs de file dans les 13 nouvelles grandes régions métropolitaines avaient jusqu'à ce lundi midi pour déposer en préfecture leurs listes de candidats en vue des scrutins du 6 et 13 décembre prochains.

Crise de la représentation oblige, la plupart des partis politiques, de la gauche jusqu'à l'extrême droite, ont décidé cette année de réserver un nombre (plus ou moins) important de places éligibles à des personnalités issues de la société civile. Objectif affiché: sortir des états-majors parisiens pour coller davantage aux préoccupations des électeurs.

Une recette qui a parfois bien réussi par le passé. Aux européennes de 2009, les listes Europe-Ecologie menées par Daniel Cohn-Bendit, Eva Joly et José Bové avaient en effet connu un succès historique. Mais cette stratégie d'ouverture, qui masque parfois une tactique de débauchage politique, provoque par endroits de solides rancoeurs et de sérieux accrocs.

Une magistrate passée par EELV et le PS roule pour Wauquiez

Qui a dit que Laurent Wauquiez incarnait l'aile la plus dure des Répubicains? Réputé pour son engagement anti-mariage gay et ses saillies ultra-conservatrices, Laurent Wauquiez accueillera pourtant sur ses listes une candidate bien utile pour capter un électorat plus modéré.

Etiquetée Modem, la magistrate Laurence Vichnievsky figure en position éligible sur la liste départementale conduite par Brice Hortefeux sous l'égide du numéro trois des Républicains. Jadis proche d'Eva Joly, cette ancienne juge d'instruction a connu un parcours politique tortueux: tête de liste d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) aux régionales de 2010 en Paca, candidate aux municipales de 2014 à Marseille sur la liste du socialiste Patrick Mennucci, puis candidate aux départementales dans un binôme EELV, celle-ci s'est affichée à la rentrée aux côtés de François Bayrou avant d'accepter de figurer dans la même équipe que la droite sarkozyste.

Une lente dérive à droite dénoncée à gauche.

En Paca, les débauchages du FN passent mal

C'est la rançon du succès. Les chances du Front national de gagner en Provence-Alpes-Côte d'Azur aiguisent les appétits et les déceptions alors que la cheffe de file du parti d'extrême droite, Marion Maréchal Le Pen, a fait le choix d'ouvrir ses rangs à des personnalités issues de la droite gaulliste.

Concurrençant son adversaire Christian Estrosi sur son propre terrain, la jeune députée du Vaucluse a coup sur coup débauché plusieurs anciens cadres des Républicains en leur offrant des places éligibles sur ses listes. Après l'élu municipal niçois Olivier Bettati qui mènera la liste FN dans les Alpes-Maritimes, c'est le président départemental du Centre national des indépendants et paysans (CNIP), qui figurait à l'origine sur la liste de Christian Estrosi, qui a annoncé son ralliement au parti d'extrême droite. Ancien président des Jeunes actifs de l'UMP rallié lui aussi à Marion Maréchal, Franck Allisio sera candidat sur la liste FN des Bouches-du-Rhône.

Problème: pour faire de la place à ces ambitieux transfuges, certains militants historiques du FN, plutôt proches de Jean-Marie Le Pen, ont été poussés vers la sortie. Beaucoup ont décidé de faire sécession et se présenteront contre Marion Maréchal Le Pen sur les listes d'extrême droite du député-maire d'Orange, Jacques Bompard.

Une ex-Femen chez Bartolone attaquée par l'extrême droite

En Ile-de-France, le Parti socialiste et Les Républicains ont choisi des stratégies d'ouverture diamétralement opposées. A gauche, Claude Bartolone a choisi de confier la quatrième place dans le Val-de-Marne à la militante féministe Loubna Méliane. Proche du député Malek Boutih dont elle est l'assistante parlementaire, la jeune femme a été membre de SOS Racisme puis de Ni putes, ni soumises avant de rejoindre les Femen à l’été 2012.

Si elle a quitté le mouvement "sextrémiste" en 2013, Loubna Méliane est, depuis l'annonce de sa candidature, la cible de tweets haineux, sexistes et/ou racistes émanant pour la plupart de l'extrême droite. Ce lundi encore, le député RBM Gilbert Collard dénonçait le "cinoche socialo-médiatique" en la présentant comme la cheffe de file de l'action controversée des Femen à Notre-Dame de Paris.

Valérie Pécresse accueille la Manif pour tous

Epargnée par la droite extrême, Valérie Pécresse n'échappe pas en revanche aux attaques de la gauche. La cheffe de file LR de la droite et du centre en Ile-de-France a choisi d'intégrer dans ses rangs des militants de la Manif pour tous qui militent pour l'abrogation de la loi Taubira, nourrissant les accusations d'homophobie à son égard.

Comme le rappelle le site Metronews, sont également candidats sur les listes de Valérie Pécresse le coordinateur de La Manif pour tous Yvelines Nicolas Tardy-Joubert, le président délégué du Parti chrétien-démocrate (PCD) de Christine Boutin Franck Margain et le conseiller municipal PCD de Saint-Cloud Jean-Christophe Pierson.

Accusée par le PS de vouloir "démarier" des homosexuels sur la foi de vieilles déclarations, Valérie Pécresse a pourtant publiquement changé de position en 2013, estimant que, quoi qu'il arrive, la droite "ne pourra pas revenir sur le mariage et l’adoption en 2017".

Bras de fer entre Sarkozy et le candidat d'ouverture Reynié

L'ouverture n'est pas un long fleuve tranquille. Nicolas Sarkozy l'avait déjà expérimentée lorsqu'il était président de la République, il en fait une nouvelle fois les frais à la tête des Républicains. Depuis quelques jours, l'ancien chef de l'Etat se heurte à la fronde de son candidat d'ouverture Dominique Reynié auquel il a confié la tête de liste en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.

Le politologue médiatique, dont c'est la première campagne électorale, avait déjà connu un atterrissage difficile dans la région où il a grandi mais où il ne vit plus pour des raisons professionnelles. Accusé de parachutage par des élus de droite qui ont ensuite fait circuler une rumeur selon laquelle il serait inéligible, Dominique Reynié a depuis choisi de désobéir ouvertement à Nicolas Sarkozy en retirant un candidat sarkozyste des listes qu'il a déposées en préfecture.

"C'est à chaque fois la même chose, la constitution d'une liste se solde inévitablement par des déceptions", s'est justifié Dominique Reynié qui s'est attiré en retour un sévère rappel à l'ordre de la part de Nicolas Sarkozy. Techniquement, le politologue et professeur à Sciences-Po avait jusqu'à lundi pour redéposer une nouvelle liste plus conforme aux voeux du président des Républicains. On ignore encore s'il s'est exécuté. Dans le cas contraire, le climat risque d'être tendu entre le patron de la droite et son candidat d'ouverture.

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