Neuf Femen poursuivies pour avoir dgrad une cloche de Notre-Dame lors d’un "happening" dbut 2013 ont t relaxes mercredi par le tribunal correctionnel de Paris, un succs judiciaire aprs lequel les militantes fministes ont promis de "continuer".
Le tribunal a estim qu’il n’y avait pas suffisamment d’lments pour imputer les dgradations, trois clats sur le dessus de la cloche "Marcel" (du nom de Saint-Marcel) recouverte de feuilles d’or, a expliqu le prsident. Comme l’avait plaid l’avocat des Femen, Me Michal Ghnassia, les juges ont estim que les dgradations ont pu tre causes par des passants, ou avoir eu lieu lors de l’acheminement de la cloche.
En revanche, trois surveillants qui avaient chass manu militari les militantes de la cathdrale ont t condamns des amendes de 300, 500 et 1.000 euros avec sursis pour violences sur trois des militantes, dont l’une avait eu une dent casse.
Le parquet avait requis une amende de 1.500 euros contre chacune des neuf jeunes femmes et contre les trois membres du service d’ordre des amendes contraventionnelles de 250, 300 et 500 euros avec sursis.
"On a allum un cierge ce matin, on pense que a marche. On voulait remercier de tout notre coeur l’Eglise, Dieu et Jsus", a ironis Elvire Duvelle-Charles, l’une des militantes, "et on espre quand-mme revoir Notre-Dame rapidement, puisqu’on a pass une belle anne".
"Nous sommes trs contentes, trs satisfaites, mais qu’attendiez-vous d’autre, que nous perdions ?", a lanc la presse Inna Shevchenko, chef de file des Femen en France, "les Femen ont fait du bon boulot, on a gagn".
"Les Femen continueront, c’est sr", a-t-elle poursuivi, voquant le contexte actuel de "violences religieuses". "Le fait que Notre-Dame et d’autres institutions religieuses essaient de poursuivre des activistes pour leurs critiques de l’Eglise, c’est une bonne raison pour continuer", a-t-elle ajout.
- Premier procs des Femen -
"Il faudra continuer de toute faon se battre contre les institutions religieuses tant qu’il le faut", a renchri Elvire Duvelle-Charles.
Les avocats du recteur de Notre-Dame et des surveillants n’ont pas souhait s’exprimer.
Le 12 fvrier 2013, les Femen avaient clbr leur manire le renoncement du Pape Benot XVI. Incognito dans le flot des touristes, elles taient entres dans l’difice avant de tomber le manteau pour se jucher sur le socle de trois cloches, exposes provisoirement dans la nef l’occasion du jubil des 850 ans de Notre-Dame de Paris.
Exhibant leurs seins comme chacune de leur actions, les Femen avaient cri "Pope no more" ("Plus de pape"), en faisant tinter les cloches avec des morceaux de bois.
En ce jour o allait tre adopt l’Assemble nationale le projet de loi sur le mariage homosexuel, les militantes avaient aussi scand sur le parvis "In gay we trust" (Nous croyons en l’homosexualit", parodie de la devise amricaine "In God we trust") ou encore "Dgage homophobe", aprs avoir t expulses manu militari de la cathdrale par le service d’ordre.
Lors du procs, qui s’est tenu le 9 juillet, les Femen ont contest avoir abm la cloche, arguant qu’elles avaient pris soin de recouvrir leurs btons de feutrine.
Pas suffisamment, selon l’avocat du recteur de Notre-Dame, Me Laurent Delvolv, pour qui la protection tait mal attache, si bien que la cloche a t frappe "bton nu".
Il s’agissait du premier procs des Femen conscutif l’une de leurs actions. Un autre doit suivre le 15 octobre. L’une des militantes, qui avait particip l’action de Notre-Dame, et qui a depuis quitt le mouvement, sera juge pour "exhibition sexuelle". A l’glise de la Madeleine, elle avait mim fin dcembre 2013 un avortement avec des morceaux de foie de veau censs reprsenter un foetus, pour dnoncer la perspective de restrictions du droit l’avortement en Espagne.
2014 AFP
Via: clicanoo.re
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