Le recteur de Notre-Dame, Patrick Jacquin, a porté plainte le 13 février contre les Femen, un petit groupe féministe qui se veut anti-patriarcal et anti-religieux. Pour mémoire, huit militantes s'étaient exhibées seins nus le 12 février dans la cathédrale Notre-Dame, au lendemain de l'annonce du renoncement de Benoît XVI. Elles voulaient « fêter le départ du pape », dans le cadre d'une action ultra-médiatique - et médiatisée !
Mais selon Patrick Jacquin, les Femen sont vraiment allées trop loin. Les services du rectorat ont déposé trois plaintes au commissariat du 4e arrondissement : une pour « trouble de l'espace cultuel », une pour « profanation » et une troisième pour « coups et blessures » sur plusieurs personnes, notamment deux surveillants. Photos et vidéos à l'appui, Mgr Jacquin a montré que l'une des cloches qui étaient exposées dans la nef (celle baptisée « Denis »), a effectivement été esquintée. Il souhaite notamment que les Femen réparent les dégâts. Parmi les nombreuses condamnations des pouvoirs publics, celles du maire de Paris et du ministre de l'Intérieur, dénonçant une « provocation inutile ».
Cette plainte semble d'emblée justifiée sur le plan juridique. Mais elle pose aussi la question sur l'attitude des Eglises face à des actions médiatiques de groupes anti-religieux qui, visiblement, ne fonctionnent que par la provocation. La réponse autoritaire ne risque-t-elle pas de les stimuler encore davantage ?
En tout cas, pour le moment, la voie judiciaire ne semble pas concluante. Que ce soit en France, en Italie, en Angleterre, en Ukraine ou en Russie (où elles s'associent aux Pussy Riot, un groupe situationniste autrement politique et courageux), les Femen cumulent déjà les procès et les plaintes, pour et contre elles. Surtout, elles ne cessent de gagner en reconnaissance médiatique, en l'occurrence sous la forme d'une victimisation. Alors qu'elles s'en prennent à l'Eglise de France d'une façon absurde (même un chroniqueur du Nouvel Obs l'admet), elles risquent de se poser en victimes ici aussi, suscitant ainsi une sympathie tout à fait imméritée.
Dans ce contexte, l'action la plus efficace n'est-elle pas tout simplement de tendre l'autre joue et de passer très vite à autre chose ? Une chose est sûre : les Femen à Notre-Dame ont suscité une véritable unanimité contre elles, même à gauche et même auprès de nombreuses féministes authentiques.
Via: lavie.fr
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