Après son «mea culpa», Amina Sboui va tenter d’obtenir sa rédemption. L’ancienne Femen est jugée ce mercredi par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir inventé une agression par des salafistes dans le métro parisien.
Elle avait porté plainte le 7 juillet au commissariat du 18e, déclarant que cinq islamistes lui avaient rasé les cheveux et les sourcils. Mais devant ses contradictions mises au jour par la vidéosurveillance, les policiers ont douté de ses déclarations, la justice la renvoyant devant le tribunal. Entre-temps, la jeune Tunisienne, militante des droits des femmes, s’est expliquée dans une lettre publiée sur internet. «Par ce mensonge, je suis consciente que je jette le discrédit sur la parole des victimes de violences sexistes et des intégrismes», écrivait-elle alors.
Contactée en début d'après-midi au téléphone par 20 Minutes, Amina Sboui renouvelle ses regrets…
Pourquoi avez-vous menti?
Je traversais un moment difficile. Je regrette. Ce soir-là, je n’ai croisé qu’une connaissance dans le métro. C’est à ce moment que j’ai décidé d’inventer tout ça.
Comment abordez-vous le procès de ce mercredi?
Je suis contente de pouvoir m’expliquer devant un juge pour la première fois pour quelque chose que j’ai réellement fait. Je vais être spontanée, je vais dire ce que je ressentirai sur le moment. Je n’ai rien préparé. Je ne sais pas trop ce que je risque [cinq ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende, selon l’article 226-10 du code pénal]. Mais je suis prête à assumer les conséquences de ce mensonge. Je demande surtout pardon. J’ai appris de cette erreur et je ne le referai plus.
Quand et pourquoi êtes-vous revenue sur votre mensonge?
Je suis allée en Tunisie. J’ai vu ma famille, mes proches. J’ai compris qu’il fallait que j’avoue mon mensonge. Ma famille savait que c’était faux. A mon retour, mon avocat m’a encouragée.
Quels sont vos projets désormais?
J’espère d’abord tourner la page. Puis je continuerai mon engagement pour les droits des femmes. Mais je sais que lorsque je reprendrai mon activité de militante, on me pardonnera ce mensonge.
Via: 20minutes.fr
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