Les militantes féministes ont perturbé une conférence du gouverneur de la BCE. C'est une bonne nouvelle pour la democratie d'attirer l'attention des agissement de la Banque Centrale. Sauf que depuis quelques mois la BCE joue la relance et pas l'austérité.
Deux commentaires rapides sur cette image assez amusante:
1/ Que les Femen s’en prennent à Draghi me fait la même impression qu’après avoir entendu Henry Sterdyniak sur la matinale de Radio Nova en 2009…j’en avais lâché ma tartine dans mon café. Que Mario Draghi, gouverneur de la Banque Centrale Europeenne, sinistre institution de la zone euro sorte de l’ombre des médias financiers et apparaissent sous le feu des rampes… j’en ai lâché mon Bagel ce matin. Mais c’est plutôt une bonne nouvelle car cela signifie que la société civile s’empare d’un sujet financier. De façon un peu brutale certes mais l’intervention des Femen va avoir le mérite de produire quelques explications pédagogiques sur ce que fait une banque centrale, ce qu’a fait la BCE depuis le début de la crise de l’Euro, en 2010, et son rôle dans les négociations sur la dette grecque. Pour une institution dont les membres ne sont pas élus par le peuple, ça ne peut être que bénéfique.
Une militante des Femen s’en prend à Mario Draghi (C), à Mario Draghi, le gouverneur de la Banque Centrale Européenne, le15 avril au siège de la BCE à Francfort, en réclamant la fin de la dictature de la BCE. Daniel Roland / AFP
2/ L’intervention des Femen vise à dénoncer le rôle de la BCE dans les mesures d’austérité imposées à la Grèce et aux autres pays du Sud. Malheureusement, c’est un énorme contre-sens sur le rôle que joue la BCE actuellement, seule en mode «politique de relance» dans la zone euro. Alors que la Commission Européenne et les gouvernements des pays du nord s’acharnent a imposer une politique d’austérité destructrice aux pays du sud, la zone euro n’existerait plus sans la BCE depuis 2012 (juillet 2012 et le fameux « whatever it takes» puis bazooka de 2015). L’euro ne peut survivre sans plus de partage de risque entre ses membres. Or, cette solidarité étant absolument refusée au niveau fiscal, la seule forme de partage de risque qui opère depuis 2012 est monétaire. La BCE fait de la relance a grande échelle depuis janvier 2015 et on dirait même que ça commence à se ressentir dans l’activité.
Les prises de parole de Draghi dans les négociations grecques sont critiquables certes. Mais rendons à Mario … pardon César ce qui appartient a César.
Via: leconome.blogs.liberation.fr
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