Un collectif d'associations appelle à manifester, mardi 11 juin, pour la tunisienne Amina et les trois Femen européennes détenues en Tunisie.
Plusieurs dizaines d'associations appellent à un rassemblement, mardi 11 juin à 18h30, près de l'Ambassade de Tunisie à Paris, et devant les consulats tunisiens dans d'autres villes françaises. Elles exigent la « libération immédiate » des 4 militantes de Femen qui attendent leurs procès dans des prisons tunisiennes.
« Manifester pacifiquement pour une cause, celle des droits des femmes tunisiennes en l’occurrence, ne peut en aucun cas conduire en prison », soulignait le 5 juin la Coordination Française Marche Mondiale des Femmes, première signataire de cet appel.
Climat tendu
Amina Sboui, Tunisienne de 19 ans qui dit agir au nom des Femen, a été arrêtée le 19 mai après avoir voulu perturber le congrès du mouvement islamiste Ansar Al Chariaa qui devait se tenir à Kairouan, sa ville natale.
Trois militantes européennes de Femen (deux Françaises et une Allemande) ont été arrêtées à leur tour après avoir manifesté seins nus le 29 mai à Tunis, à la veille du procès d'Amina à Kairouan.
Le 30 mai, la jeune tunisienne a été condamnée à une amende pour possession d’un spray lacrymogène, mais a été maintenue en détention, la justice ayant établi de nouvelles charges à son encontre : atteinte aux bonnes mœurs, possible association de malfaiteurs et profanation – elle avait tagué de nom de Femen sur le muret d'un cimetière.
« Outre les poursuites judiciaires, Amina Sboui fait face à une campagne virulente de la part d’une partie de l’opinion tunisienne et de groupes radicaux aux propos violents, allant jusqu’à appeler à une condamnation de la jeune femme à la peine capitale », s'inquiétait le 3 juin la Fédération Internationale des Droits de l'Homme, en soulignant que « cette affaire s’inscrit dans un climat de remise en cause croissante des principes d’égalité et des droits des femmes et d’attaques croissantes à l’encontre des activistes des droits de l’Homme mobilisés pour la défense des droits des femmes. »
Le gouvernement français interpellé
Les trois militantes européennes de Femen, placées en détention provisoire depuis le 29 mai, doivent quant à elles être jugées mardi 12 juin pour pour atteinte à la pudeur en bande organisée. Elle risquent une peine de prison ferme.
Les organisations appelant au rassemblement ce mardi demandent « au gouvernement français, à Laurent Fabius et à Najat Vallaud-Belkacem [ministres des Affaires étrangères et des Droits des femmes, NDLR] de tout mettre en oeuvre » pour que les militantes soient libérées « et qu'Amina vienne poursuivre ses études en France, comme elle le souhaite. »
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Via: lesnouvellesnews.fr
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