Où étaient les Femen belges ? Aujourd’hui plus personne ne l’ignore. La première partie de leur opération est donc réussie. La seconde partie – conscientiser l’opinion –, l’est-elle autant ? On en doute. On ne sait ce qui gêne le plus dans cette action qui ne dégage pas la drôlerie ou la puissance des premiers actes de rébellion de leurs fondatrices ukrainiennes : la violence soudaine qui s’empare d’un lieu ou l’interruption d’un débat où la liberté d’expression était garantie et où chacun avait la possibilité de mettre en doute la pensée de l’archevêque Léonard.
Les Femen disent être intervenues en réaction aux propos sur l’homosexualité tenus par l’archevêque de Malines-Bruxelles dans l’interview accordée au Soir fin mars.
En réponse à nos questions, il avait ainsi déclaré que «
l’homosexualité était une donnée que les gens découvrent en eux-mêmes et dont l’origine reste mystérieuse. Il n’y a pas de responsabilité là-dedans. »
Il avait invité les Chrétiens dans cette « situation », à l’assumer dans une forme de célibat et d’abstinence.
Nous sommes nombreux à ne pas partager les convictions de Mgr Léonard sur ce sujet. Mais il existe moult manières d’en débattre ou de le contester. L’assaut « seins nus » des Femen ou tout autre entartage sont des actes qui par essence touchent à l’intégrité de la personne, dont elles font une cible, soumise soudain à une attaque – c’est leur terme – courte mais réelle de violence. Les Femen se disent pacifiques mais les images de leur intervention avec jet d’eau (bénite ?) pulvérisée sur le prélat en prière à partir d’une de ces vierges en plastique qu’on vend à Lourdes, ne donnent guère cette impression. class="character" displayname="modify" name="modify"
C’est « in fine » moins le motif de leur intervention qui intrigue que le résultat « à côté de la plaque », un peu ridicule, qui se dégage à ce stade de leur action. Comme le disent nos spécialistes, s’afficher seins nus avec des slogans peints à même le corps, a du sens en Ukraine car il pose un acte politique dans un pays où la chape de plomb du stalinisme a été remplacée par celle de la religion. Dans nos pays, être seins nus fait un peu partie du paysage. D’autant plus si aucune dimension drôle ou subtile ne s’en dégage.
Les Femen font même un peu figure d’arroseur arrosé, donnant plutôt envie de plaindre Mgr Léonard. Comme ce fut le cas pour Strauss-Kahn, élevé au statut de victime par le livre de Marcela Iacub. Tout ça pour ça.
Via: lesoir.be
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