La justice a donné raison à Amina Sbouï. En partie. Cette jeune femme de 19 ans, première membre des Femen en Tunisie, a obtenu lundi un non-lieu alors qu'elle était poursuivie pour des faits d'outrages envers des gardiennes de la prison de Messadine où elle est détenue. Mais si l'activiste a gagné cette première bataille, il lui reste encore à sortir de prison. Arrêtée le 19 mai pour voir peint le mot "FEMEN" sur le muret d'un cimetière à Kairouan dans le centre du pays, elle restera en effet incarcérée dans l'attente d'une éventuelle inculpation pour "profanation de sépulture et atteinte aux bonnes mœurs".
"Le tribunal a décidé un non-lieu pour Amina, c'est une victoire, la justice a commencé à comprendre qu'elle est injustement poursuivie", s'est réjoui auprès de l'AFP son avocat Ghazi Mrabet. "Je suis contente de cette décision rassurante pour la suite, j'ai repris confiance en la justice", a pour sa part déclaré la mère d'Amina.
Cas de torture et de mauvais traitements
La jeune militante, qui avait fait scandale pour une action seins nus en mars à la manière des Femen, a été jugée le 22 juillet par le tribunal de M'saken, ville située à 150 km de la capitale Tunis, à la suite d'une plainte déposée par des gardiennes de prison à son encontre et une autre détenue. "Je suis jugée parce que j'ai dénoncé la torture et la violence exercées à l'égard des détenues", avait-elle lancé à l'ouverture de son procès.
La défense avait demandé l'acquittement et l'annulation des poursuites pour "graves vices de procédure" dans cette "affaire montée" à la suite des révélations faites par Amina et relayées par son avocate Radia Nasraoui sur des cas de torture et de mauvais traitements à l'égard de prisonnières. La jeune femme avait ainsi vivement réagi face au spectacle de sa codétenue et coaccusée Rabiaâ - poursuivie pour les mêmes faits - punie à la station durant cinq heures sous un soleil de plomb pour avoir refusé de saluer les gardiennes.
Via: metronews.fr
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