Femen Tunisie : Amina l’insoumise refuse le voile devant ses juges

Femen Tunisie : Amina l'insoumise refuse le voile devant ses juges

La Femen Amina Sbouï (également appelée Amina Tyler) est parvenue a faire de sa nouvelle comparution devant les juges un geste militant. Arrêtée le 19 mai pour détention de gaz lacrymogène, Amina était jugée par la cour d'appel de Sousse ce jeudi. Alors qu'on lui présentait le voile traditionnel, le sefseri, que toutes les femmes portent devant les juges, la jeune femme l'a rejeté, après s'être renseignée auprès de son avocat. Ce voile n'est nullement imposé par la loi, mais il est porté depuis des décennies par les Tunisiennes jugées pour leurs moeurs. Le voile oblige celles-ci à baisser les yeux devant leurs juges...

Poing levé, Amina joue les insoumises

À cette nouvelle marque d'insoumission, s'ajoutent quelques poings levés lancés par Amina aux photographes présents lors de la séance. Coiffure garçonne décolorée, Amina voulait montrer qu'elle n'était pas prête de rentrer dans le rang. Ce que confirme Mounir Sbouï le père d'Amina, dans une interview accordée au Point.fr, qui la décrit comme « une enfant révoltée », ayant participé activement aux manifestations contre Ben Ali. « Elle a été bouleversée par la mort de Chokri Belaïd (avocat et opposant au régime tué par balle le 6 février dernier, ndlr) et par les atteintes aux droits des femmes, explique-t-il. Elle a vu les femmes partir travailler tôt le matin pendant que les hommes restaient au café. C'est tout cela qui l'a poussée à se dénuder ».

Amina Sbouï, remarquée en Tunisie depuis qu'elle a posé sur Facebook des photos d'elle seins nus conformément au mode d'action du groupe Femen, est en prison depuis son arrestation le 19 mai. Elle s'était rendue ce jour-là à Kairouan où devait se tenir un congrès annuel djihadiste et comptait faire passer le message suivant : « La Tunisie n'est ni l'Afghanistan, ni la Somalie, ni le Pakistan. La Tunisie est un État civil et les femmes sont libres ». Malgré l'annulation du meeting, Amina avait tagué le mot « Femen » sur le muret d'un cimetière. Jugée en première instance le 30 mai au tribunal de Kairouan, Amina a été condamnée a une amende de 300 dinars (140 euros). Le 5 juin, elle a été interrogée par un juge d'instruction pour « atteinte à la pudeur » et « profanation de sépulture ».

L'enquête étant toujours en cours, la demande de mise en liberté de ses avocats a été rejetée par le juge d'instruction. Faute de verdict en appel, ce jeudi Amina est retournée dormir en prison.

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Via: terrafemina.com


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