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L
e Front national tiendra son université d'été le samedi 5 et le dimanche 6 septembre à Marseille. Un rendez-vous qui s'annonce compliqué pour la présidente du mouvement Marine Le Pen, Alors qu'elle veut faire de ce week-end un temps de travail pour aborder "les sujets de fond" - régionales, crise migratoire, terrorisme, fondamentalisme, islamisme... -, elle risque surtout de se trouver à nouveau confrontée à son père. En effet, Jean-Marie Le Pen, pourtant exclu du parti, a prévu de venir saluer les militants. Preuve qu'il n'est en aucun cas prêt à rompre les liens avec sa formation. Et encore moins à respecter la décision du bureau politique.
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Pour mémoire, le 20 août, celui-ci a décidé, après ses nombreux dérapages, qu'il n'avait plus sa place "comme membre du Front national". Condamnant ainsi ses propos réitérés sur les chambres à gaz, le maréchal Pétain...
"Je suis chez moi au Front national"
Or, si ce choix de rupture traduit toute la volonté de Marine Le Pen de prendre ses distances avec les sorties médiatiques de son père, force est de constater que ce ne sera pas suffisant pour couper les ponts. Et éloigner le Front National de son cofondateur historique. Dès le lendemain de son exclusion, le 21 août, Jean-Marie Le Pen avait en effet indiqué sur RTL qu'il n'en resterait pas là : "Je suis chez moi au Front national. Je suis l'objet d'une expulsion théorique dont je vais demander compte à la justice".
Sans attendre ce nouveau round judiciaire, Jean-Marie Le Pen, qui a déjà fait condamner à trois reprises le FN, a donc décidé de mettre la pression sur la direction du parti, en se rendant à Marseille. Reste que ce ne sera pas la première fois qu'il perturbe un rendez-vous de sa fille. Lors du défilé du 1er mai, à Paris, s'ils n'étaient pas côte à côte dans le cortège, il avait pris un malin plaisir à s'inviter à la tribune juste avant qu'elle ne prenne la parole. Ne lui laissant d'autres choix que d'attendre qu'il veuille bien quitter l'estrade.
"Une Femen"
Agacée par le jusqu'au-boutisme de son père Marine Le Pen n'a pas hésité mercredi à le comparer à une "Femen": "C'est la même méthode, la méthode qui consiste à venir là où vous n'êtes pas invité et où on ne souhaite pas vous voir, entouré d'une nuée de caméras, pour parasiter un message politique, c'est exactement ce que font les Femen à un détail vestimentaire près".
"L'objectif, dit-elle, est évidemment de venir gêner l'université d'été, de créer un incident si c'est possible, un buzz médiatique qui couvrira les messages extrêmement importants que le FN a à faire passer aux Français".
Un nouveau service d'ordre ?
Résultat, devant ce nouveau clash en perspective, Marine Le Pen envisagerait, selon une indiscrétion de RTL, de remplacer l'historique service d'ordre du FN par une société privée pour assurer la sécurité de l'université d'été de Marseille. La raison est simple : les gros bras du service Département Protection Sécurité sont toujours très fidèles à Jean-Marie Le Pen. Pas sûr donc qu'ils lui refusent l'accès au site. Quand bien même ils en auraient reçu l'ordre.
A trois mois des élections régionales, une échéance pour laquelle le FN nourrit des ambitions élevées, Marine Le Pen, qui est tête de liste en Nord-pas-de-Calais/Picardie, tient donc à tout prix à ne pas rejouer, une fois encore, le spectacle des divisions. Ce n'est pas gagné...
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Via: sudouest.fr
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