Elles seront en effet rejugées, le parquet, qui avait requis contre chacune 1.500 euros d'amende, ayant fait appel mercredi de leur relaxe.
Le tribunal a estimé qu'il n'y avait pas suffisamment d'éléments pour imputer les dégradations, trois éclats sur le dessus de la cloche "Marcel" (du nom de Saint-Marcel) recouverte de feuilles d'or, a expliqué le président.
Comme l'avait plaidé l'avocat des Femen, Me Michaël Ghnassia, les juges ont estimé que les dégradations ont pu être causées par des passants, ou avoir eu lieu lors de l'acheminement de la cloche.
En revanche, trois surveillants qui avaient chassé manu militari les militantes de la cathédrale ont été condamnés à des amendes de 300, 500 et 1.000 euros avec sursis pour violences sur trois des militantes, dont l'une avait eu une dent cassée.
"On a allumé un cierge ce matin, on pense que ça marche. On voulait remercier de tout notre coeur l'Eglise, Dieu et Jésus", a ironisé Elvire Duvelle-Charles, l'une des militantes, "et on espère quand-même revoir Notre-Dame rapidement, puisqu'on a passé une belle année". "Nous sommes très contentes, très satisfaites, mais qu'attendiez-vous d'autre, que nous perdions ?", a lancé à la presse Inna Shevchenko, chef de file des Femen en France, "les Femen ont fait du bon boulot, on a gagné". "Les Femen continueront, c'est sûr", a-t-elle poursuivi, évoquant le contexte actuel de "violences religieuses". "Le fait que Notre-Dame et d'autres institutions religieuses essaient de poursuivre des activistes pour leurs critiques de l'Eglise, c'est une bonne raison pour continuer", a-t-elle ajouté.
"Il faudra continuer de toute façon à se battre contre les institutions religieuses tant qu'il le faut", a renchéri Elvire Duvelle-Charles. Les avocats du recteur de Notre-Dame et des surveillants n'ont pas souhaité s'exprimer.
Le 12 février 2013, les Femen avaient célébré à leur manière le renoncement du Pape Benoît XVI. Incognito dans le flot des touristes, elles étaient entrées dans l'édifice avant de tomber le manteau pour se jucher sur le socle de trois cloches, exposées provisoirement dans la nef à l'occasion du jubilé des 850 ans de Notre-Dame de Paris. Exhibant leurs seins comme à chacune de leur actions, les Femen avaient crié "Pope no more" ("Plus de pape"), en faisant tinter les cloches avec des morceaux de bois. En ce jour où allait être adopté à l'Assemblée nationale le projet de loi sur le mariage homosexuel, les militantes avaient aussi scandé sur le parvis "In gay we trust" (Nous croyons en l'homosexualité", parodie de la devise américaine "In God we trust") ou encore "Dégage homophobe", après avoir été expulsées manu militari de la cathédrale par le service d'ordre.
Lors du procès, qui s'est tenu le 9 juillet, les Femen ont contesté avoir abîmé la cloche, arguant qu'elles avaient pris soin de recouvrir leurs bâtons de feutrine. Pas suffisamment, selon l'avocat du recteur de Notre-Dame, Me Laurent Delvolvé, pour qui la protection était mal attachée, si bien que la cloche a été frappée à "bâton nu".
Il s'agissait du premier procès des Femen consécutif à l'une de leurs actions. Un autre doit suivre le 15 octobre. L'une des militantes, qui avait participé à l'action de Notre-Dame, et qui a depuis quitté le mouvement, sera jugée pour "exhibition sexuelle". A l'église de la Madeleine, elle avait mimé fin décembre 2013 un avortement avec des morceaux de foie de veau censés représenter un foetus, pour dénoncer la perspective de restrictions du droit à l'avortement en Espagne.
(Source AFP)
Via: e-llico.com
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