ENTRETIEN Georges Fenech, député UMP du Rhône, ancien président de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) président du groupe d’études sur les sectes à l’Assemblée nationale.
Pourquoi agir maintenant contre les Femen ?
Georges Fenech : Les récentes profanations d’églises, en particulier la simulation de l’avortement du Christ dans l’église de La Madeleine, sont particulièrement choquantes, et pas seulement pour les croyants.
J’observe un dévoiement, une radicalisation de ce mouvement dont les pratiques semblent correspondre aux critères des mouvements sectaires. Il se place en rupture avec l’ordre social établi, profère une critique virulente et haineuse des religions, a des pratiques similaires à ce que l’on trouve dans le satanisme, notamment les profanations de lieux de cultes. Il y a aussi une remise en cause radicale des valeurs républicaines avec une attaque ouverte de la laïcité. Et leur mode d’action suppose un entraînement, un endoctrinement. Se pose également la question du financement, extrêmement opaque, de cette organisation.
Pensez-vous que les membres des Femen soient en situation de soumission psychologique ?
G. F. : Je ne serais pas surpris que les Femen soient maltraitées physiquement et psychologiquement, avec par exemple des carences alimentaires ou des troubles provoqués du sommeil pour mettre les membres dans un état de faiblesse, ce qui est aussi caractéristique d’une secte. Il y a d’ailleurs un récent témoignage d’une ancienne Femen, qui raconte l’absence totale de liberté au sein de l’organisation. Il n’y a aucune possibilité de discussion avec leur meneuse, Inna Shevchenko, qui se comporte en gourou.
Trouvez-vous normal qu’Inna Shevchenko ait obtenu le statut de réfugiée politique en France ?
G. F. : Ce qui est certain, c’est que son statut de réfugiée l’oblige à respecter les lois françaises, ce qu’elle ne fait manifestement pas.
Je pense qu’au début, nous nous sommes tous laissés plus ou moins abuser par un mouvement qui paraissait plutôt sympathique car il semblait se battre contre les atteintes aux droits des femmes en Ukraine. Le président de la République aussi, lorsqu’il a accepté qu’Inna Shevchenko serve de modèle pour la Marianne qui figure sur les timbres, s’est laissé abuser.
Mais aujourd’hui, il y a une internationalisation du mouvement qui pose la question de ses buts réels et de qui se cache derrière lui. J’attends du procès qu’il permette de lever le voile sur ces questions. Je pense qu’un procès public contradictoire permettra d’en savoir un peu plus.
Via: la-croix.com
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