Inna Shevchenko, la leader du mouvement Femen, était invitée au débat de Copenhague. Elle prenait la parole lorsque les tirs ont retenti. Elle nous raconte.
Quelques heures après la fusillade qui a fait un mort dans le centre de Copenhague, Inna Shevchenko se souvient de l'instant. Leader du mouvement Femen, l’Ukrainienne était invitée à débattre, notamment au côté du caricaturiste suédois Lars Vilks et de l’ambassadeur français au Danemark François Zimeray, sur la liberté d’expression et le blasphème dans l’art. Elle était en train de parler lorsque les tirs ont retenti: «Nous ne pouvions rien voir. La salle où se déroulaient les débats était bien protégée, il n’y avait pas de fenêtre, rien. Nous pouvions entendre les tirs juste derrière la porte», nous raconte-t-elle.
Rapidement, la panique a gagné la pièce du café Krudttoenden: «Les gens couraient partout, les tirs continuaient et nous sommes sortis par la porte de derrière. Tout le monde courait dans des directions différentes. Un journaliste qui était présent dans la salle m’a attrapée. Nous nous sommes cachés derrière un bâtiment près de là. Après, c’était le silence total, c’était comme si rien ne s’était passé. Nous avons appelé la police.»
La victime de cette première fusillade était «une personne du public, qui était sortie de la salle au moment de l’attaque». En tout, «une quarantaine» de personnes étaient présentes pour assister à l’événement.
"Les gens dans la salle ont survécu grâce à la police"
«Il y avait des mesures de sécurité prises par les organisateurs à cause des participants. Quand ils m’ont invitée, ils m’ont dit qu’ils s’attendaient à ce que la présence de Lars et la mienne provoque quelques troubles, donc la police était là pour sécuriser les lieux», poursuit Inna Shevchenko. «Les gens dans la salle ont survécu grâce à la police. Le tireur ne pouvait pas accéder à la pièce puisque les policiers ont répondu avec leurs armes», précise-t-elle.
thank to police for saving us today
— inna shevchenko (@femeninna) February 14, 2015
Habituée aux menaces, Inna Shevchenko n’est «pas surprise» et s’attendait à un tel drame en raison «des nombreuses menaces qu’[elle] reçoit». «Mais je ne vais pas jouer les héros, je suis bien sûre touchée. C’était horrible. Le but désormais est de dire aux gens qu’il ne faut pas avoir peur, même si j’ai eu peur hier. J’espère que les gens ne céderont pas à la terreur et continueront de participer à ce genre d’événements. Ce que nous devons faire, c’est de ne pas se cacher et se laisser réduire au silence, mais de s’exprimer haut et fort. J'espère que les libéraux auront autant de courage à exprimer leurs idées que ces terroristes».
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