Kyiv, le 10 Avril 2008. Alors étudiantes, Anna Hutsol, Oxana Shachko et Alexandra Shevchenko fondent collégialement le mouvement Femen pour « dénoncer la place laissée à la femme dans la société Ukrainienne ». Bien que mal à l’aise lors de leurs premières sorties, les trois militantes décident de manifester seins nus dans le but de se réapproprier l’icônisme du corps féminin, jouet d’une société abusivement patriarcale.
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Quatre années plus tard, rien ne va plus. Boudées par la société Ukrainienne, incomprises par les médias, les Femens déchaînent les passions à mesure que leur organisation évolue. C’est ici qu’entre en scène Alain Margot. En suivant les activistes durant trois années, le réalisateur Suisse construit peu à peu le portrait didactique d'Oxana et ses co-militantes, sorte de mode d'emploi d'un mouvement en mal de communication. On y suit les Femens en happening, lors de nombreux préparatifs, mais aussi en famille, où le documentaire n'hésite pas à donner la parole à quelques voix contestataires.
Film documentaire « au coeur des événements », il parait inutile de s'épencher en longueur sur le master de l’éditeur. Pour autant, celui-ci parait de grande qualité : de jour comme de nuit, en extérieur comme en intérieur, sa définition reste stable et ne gène jamais l’immersion. Constat identique au niveau de l'audio où la seule piste VO encodée en Dolby Digital 5.1 s’avère claire et épurée de tout superflu.
Côté suppléments, on tient le principal atout de l'édition. Outre deux entretiens consacrés à Oxana Shachko et Alain Margot, passionnants mais attendus, Luminor a en fait pris le parti d'utiliser les nombreuses heures d'enregistrement inutilisés par le film pour compléter le portrait du mouvement. On retrouve donc les Femens lors de quelques opérations à l'étranger, de Tchernobyl à Davos, en passant par un happening devant le domicile Parisien de Dominique Strauss-Khan en 2012.
Mais plus intéréssant seront sans doute les segments Activistes Femen (6min47) et Sex Tourisme (8min05) tournés à Kyiv. Si le premier suit avec application les premiers pas d'une nouvelle recrue et ses quelques formations initiatiques, le second se concentre lui sur l'une des premières causes défendues par le mouvement : le tourisme sexuel en Ukraine. Prenant place durant l'Euro 2012 co-organisé par le pays et qui vit réouvrir sur place de nombreuses maisons clauses par le gouvernement, il voit les Femens dénoncer sans ménagement cette indistrualisation du corps de la femme et plus gravement les nombreuses lois liberticides émises par le gouvernement de l'époque à leur encontre. S'ajoutent à cela de courts modules publicitaires et un portait de la chanteuse féministe Cristina Yakovleva (dont les chansons servent de bande originale au film) aux allures de fin de tournage, pour un total avoisinant l'heure de suppléments. De quoi passer un certain temps devant son téléviseur.
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Via: ecranlarge.com
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