Le bureau exécutif du FN décide lundi des sanctions à prendre contre son président d’honneur.
Le message de Marine Le Pen est clair. La parole de son père, Jean-Marie Le Pen, ne doit plus engager le Front national. C’est la ligne qu’elle doit défendre face au bureau exécutif réuni ce lundi pour décider des sanctions à l’encontre du fondateur du parti. Suite à ses propos sur les chambres à gaz dans Rivarol, celui-ci doit être auditionné. « Normalement », a précisé la présidente du FN, sans savoir si son père allait se présenter.
Pour Marine Le Pen, la situation est complexe. Sanctionner son père, c’est prendre le risque de froisser une partie de son électorat, chez qui la figure de Jean-Marie Le Pen suscite encore une très forte adhésion. La solution de l’exclusion a donc très vite été écartée, d’autant que son statut de président d’honneur complique la donne. La suspension provisoire ou encore le retrait de toute responsabilité au sein du mouvement ont été évoqués par différents cadres.
Marine Le Pen ne peut en effet pas se contenter d’un blâme. D’abord parce qu’elle doit « protéger son parti » des propos dévastateurs de son père qui l’oblige, elle, à faire face à la critique et à prouver son désaccord. « Tout cela nous empêche d’aborder les vrais sujets », se plaignait-elle dimanche à Europe 1. Elle cherche surtout a défendre la stratégie de dédiabolisation qui lui a permis d’accumuler, depuis 3 ans, les succès électoraux.
Mais elle doit aussi protéger son autorité face à un père qui multiplie les « malveillances » selon elle. Et ce, même le jour symbolique du 1er mai où le Front défile à Paris et rend hommage à Jeanne d’Arc. Les Femen ne sont pas les seules à avoir gâché une journée qui devait célébrer la victoire des départementales et la place prise par le FN dans la vie politique française. En s’invitant sans autorisation à la tribune, juste avant le discours de sa fille, Jean-Marie Le Pen a particulièrement contribué à plomber ce grand rendez-vous. Après avoir savouré de longues acclamations, le « menhir » s’est éclipsé sans assister au discours de sa fille. « J’ai le sentiment qu’il ne supporte pas que le Front national continue à exister alors qu’il n’en a plus la direction. Je le regrette », a-t-elle expliqué hier.
Pour réaffirmer son autorité, Marine Le Pen, visiblement touchée, doit sanctionner son père. Elle a martelé que « ce n’est pas la fille qui doit prendre une décision, c’est la présidente du FN ». « Je ne veux pas préjuger de la décision du bureau » s’est-elle défendue sur Europe 1, bien que le Bureau exécutif soit principalement constitué de cadres attachés à sa ligne politique. Marine Le Pen l’a d’ailleurs rappelé, comme pour se convaincre de sa propre légitimité : « j’ai été élue par les militants, c’est ma politique que les électeurs veulent ».
Via: lesechos.fr
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