Mardi, branle-bas de combat à l'Assemblée nationale.
Des représentantes des Femen ont réussi à s'immiscer dans le Salon bleu ou siégeaient nos parlementaires.
Soudain : cris brouhaha. Un trio féminin se déchaine en scandant des slogans anti-crucifix.
Ce qui m'a frappée, lorsqu'on a montré la scène à la télévision, c'est le calme, imperturbable de la première ministre Pauline Marois. Regardez si vous ne l'avez vue... Ou revoyez-la.
Vous me direz que les Femen ne sont pas de dangereux agresseurs, qu'elles ne s'attaquent pas physiquement aux personnes et vous aurez raison.
Je veux attirer l'attention sur cet intervalle de flottement entre l'instant où s'élève le branle-bas de combat et celui où on prend conscience qu'il s'agit de féministes aux seins nus et non d'assassins en puissance. Ce sont des secondes bousculées et perturbées, suffisamment longues pour donner lieu à des réactions d'énervement et d'inquiétude chez des personnes n'ayant jamais subi la moindre tentative d'agression.
Or donc, je regardais la scène au Téléjournal et j'étais sidérée. Non pas par l'audace des Femen, mais par le calme olympien de Madame Marois qui, il y a à peine un an, subissait une tentative d'assassinat le soir même de son élection. Tentative de meurtre politique, rappelons-le, qui fit une victime et qui laissa indemne sa cible : la nouvelle première ministre. Dans le tohu-bohu du 1er octobre, Pauline Marois ne broncha pas d'un cil. Comme si les événements tragiques de l'an passé n'avaient ébranlé ni sa stabilité émotive, ni son aplomb, ni sa placidité.
Je crois que personne n'a souligné cet aspect de l'événement. Mais je suis certaine qu'on l'aurait noirci à gros traits si la première ministre avait exprimé le moindre réflexe d'affolement.
C'est dans des circonstances d'agitation comme celles-là, imprévues et imprévisibles, pour lesquelles on n'a pas pu se préparer ou se composer un masque d'inébranlabilité, que se dévoilent toute la stabilité ou la fragilité d'une personne.
Durant ce bref épisode de vacarme tonitruant qui aurait pu être toute autre chose qu'une mise à nu de poitrines, accompagnée de slogans anti-christ, Madame Marois est restée stoïque. Pas la moindre émotion de peur, de panique ou d'énervement n'a effleuré son visage ou traversé sa gestuelle.
Par les temps qui courent, tous - haïsseurs comme adorateurs - ont le regard si « voilé » que nul n'a relevé cette banale prouesse.
Et pourtant, il ne fait aucun doute que, subliminalement, cela a été perçu. Et inoculée, du coup, la confiance qu'un tel flegme peut inspirer.
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