INTERNATIONAL - Amina Sboui-Tyler, égérie du mouvement Femen en Tunisie, est sortie de son silence jeudi 15 août. Remise en liberté sur ordre de la justice tunisienne au début du mois dans l'attente de son procès pour profanation de sépulture, la jeune femme vient de publier une nouvelle photo militante.
Amina a décidé de réaffirmer son engagement en publiant une photo d’elle dénudée avec le message suivant inscrit sur son corps "we don’t need your democracy" ("Nous n'avons pas besoin de votre démocratie", en français) (voir la photo ci-dessous). Un message dont le but est de critiquer le "modèle erroné de la démocratie des Islamistes en Tunisie", explique le site internet du mouvement FEMEN.
Toujours en attente de son procès
La première Femen de Tunisie avait démarré, en quelque sorte, sa carrière militante par une première photo dénudée, diffusée sur les réseaux sociaux le 1er mars 2013. Sur la photo, apparaissait le message “Mon corps m’appartient, il n’est l’honneur de personne” inscrit sur le corps nu d’Amina. Ce cliché, tant par sa forme que par les revendications féministes qu’elle porte, lui avait immédiatement valu des menaces de morts de la part de la mouvance salafiste.
Suite à cela, Amina avait été enlevée par sa famille qui l’isole à Kairouan pendant quelques temps. Elle a plus tard affirmé avoir subi des mauvais traitements durant cette détention dont elle avait réussi à se libérer trois semaines plus tard, le 15 avril 2013.
Amina avait refait parler d’elle le 19 mai 2013 pour avoir tagué l’inscription "Femen" sur le muret d’un cimetière à Kairouan là où devait se tenir, le jour même, le congrès de l’organisation salafiste "Ansar Al Charia".
Elle avait alors été inculpée, pour détention d’un aérosol d’autodéfense, profanation d’un cimetière, atteinte à la pudeur et association de malfaiteurs puis écroué à la prison de Sousse. Le 11 juillet 2013, le tribunal a confirmé en appel la sentence de 300 dinars d’amende pour la détention de gaz paralysant. A cela s’était ajouté une cinquième peine d’outrage envers un gardien de prison dont elle a été blanchie par le tribunal le lundi 29 juillet.
Le jeudi 1er août, le tribunal a finalement ordonné la libération d’Amina en attendant son procès pour profanation de sépultures, seule charge retenue contre la militante.
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