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ne intrusion de Femen : voilà ce que redoute le Front national pour son université d'été, qui se tient à Marseille ce week-end. Mais ce sont moins les militantes féministes torse nu et couvertes de slogans que craint la direction du FN, qu'un vieil homme encore robuste parfois habillé d'un imperméable rouge : Jean-Marie Le Pen.

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C'est le bureau exécutif du parti qui, lors de sa réunion du 20 août, au cours de laquelle il a procédé à l'exclusion du président fondateur, s'est livré à cette audacieuse comparaison. Le souvenir du 1er mai dernier est encore dans toutes les têtes frontistes, et il reste brûlant. Et, moins que les Femen brandissant ce jour-là une banderole hostile depuis le balcon d'un grand hôtel donnant sur la place de l'Opéra, c'est l'irruption de Jean-Marie Le Pen sur scène, au moment où sa fille allait entamer son discours, qui a traumatisé les dirigeants du parti.

Le père entretient le mystère

Marine Le Pen et son entourage n'ont qu'une peur : que Jean-Marie Le Pen s'invite au parc Chanot, là où se tiendra l'université d'été, provoquant l'emballement médiatique que l'on peut imaginer, des incidents susceptibles de dégénérer, et parasitant de fait toute la réunion.

La paranoïa est telle que la présidente du Front national songerait, selon RTL, à remplacer le service d'ordre du FN, le fameux DPS suspect d'allégeance et de fidélité au vieux fondateur, par une société privée jugée « plus fiable » et « plus obéissante »… Il faut dire que les « gros bras » du parti ont presque tous été recrutés par Jean-Marie Le Pen en personne, auquel ils ont juré « honneur, fidélité et dévotion ».

Celui qui reste « président d'honneur » du parti, en attendant une décision de la justice devant laquelle il a fait appel, entretient bien évidemment le mystère sur ses intentions.

Surgira-t-il, et quand, à l'entrée du parc Chanot ? C'est, pour l'heure, le secret le mieux gardé de Marseille. Mardi, il laissait entendre qu'il avait bien l'intention de venir « à un moment ou un autre ». Est-ce que ce sera samedi ou dimanche matin, ou cherchera-t-il une fois encore à perturber le discours que sa fille prononcera dimanche après-midi ?

La fille a ses frondeurs

En attendant, et pour occuper le terrain, il organise demain matin une réunion de ses partisans, agrémentée d'une conférence de presse, à l'autre bout de la ville. Nul doute que les journalistes y seront plus nombreux que pour assister aux ateliers et tables rondes dont thèmes et contenus n'étaient toujours pas dévoilés hier en détail (lire ci-dessous).

Marseille n'était pas forcément un bon choix pour organiser cette première université d'été du FN sans Jean-Marie Le Pen. Car s'il a finalement renoncé à mener une liste aux régionales contre sa petite-fille Marion, l'octogénaire reste bien implanté dans la région, où il conserve de nombreux fidèles.

Rien que cette semaine, une conseillère départementale et un élu de Salon-de-Provence ont claqué la porte du parti pour le rejoindre. Cet élu, Philippe Adam, qui en est déjà à sa deuxième démission du FN en quinze ans, dénonçait hier « la néfaste influence du gourou gaullo-chevènementiste Florian Philippot » et la « direction stalinienne » du parti. Voilà pour l'ambiance…

« Une grande famille »

Pourtant, Marine Le Pen veut encore croire que le parti qu'elle dirige reste une grande famille, même s'il est justement miné par des querelles familiales. « Ces universités d'été seront l'occasion de tous nous retrouver pour partager ces moments précieux de convivialité et d'amitié qui font la joie de notre engagement politique », écrit-elle sur le site du Front national. « Le FN est une famille. […] À Marseille, la grande famille des patriotes sera rassemblée ! »

Gare quand même au missile Patriot qui pourrait tomber, peut-être vêtu de rouge, sur le parc Chanot…

Via: sudouest.fr

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