Sur le vif
Ch. Blocher : contre lui ils auront tout essayé !
Qui travaille contre lui-même : Le Temps ou Blocher ?
Dans le journal Le Temps du 6 février Yves Petignat, assez systématiquement et obsessionnellement anti-UDC, franchit un seuil auquel on ne s’attendait pas forcément de la part d’un journaliste du journal qui crie au secours en prétendant être indispensable à la Suisse romande, au risque d’un appauvrissement intellectuel général et dont nous ne nous remettrions point.
Certes il est de coutume dans ce journal-là d’être de manière pavlovienne anti-UDC, comme à l’Hebdo par ailleurs. Mais de là à vouloir nous faire croire à son univers fantasmatique, il y a un désir que la réalité nous empêche de franchir ( rappel : je ne suis pas membre de l’UDC mais pense nécessaire de prendre en considération la contribution de ce parti au débat sur ce que doit être la Suisse du futur, parti qui a par ailleurs un discours et un projet politiques partagés par le tiers de l’électorat suisse) et que bien des lecteurs exigeants doivent avoir de la peine à accepter.
Tout le monde sait que Christophe Blocher est engagé comme personne dans la campagne de la votation « Contre l’immigration de masse », se déplaçant en permanence et partout pour tenter de convaincre les électeurs suisses de la nécessité de contrôler l’immigration, jusque dans les endroits les plus reculés et les moins aisés pour lui du point de vue linguistique. Rarement un politicien aura d’ailleurs autant donné de sa personne afin de se battre pour des causes qui lui semblent déterminantes pour l’avenir du pays, que l’on apprécie ou non sa personne ou ses idées.
Yves Petignat, n’osant même pas assumer ses propos, vient nous dire « que les observateurs alémaniques doutent qu’il (Ch. Blocher donc) ait vraiment envie de gagner cette votation » ! ça, il fallait vraiment le trouver. Blocher se battant contre lui-même et pour perdre ! Bravo. Le résultat d’une grande et profonde enquête journalistique.
Bien des arguments des opposants à cette initiative se sont avérés inefficaces, quand ils ne sont pas purement et simplement mensongers.
Quelle qualité et finesse quand même, à trouver dans certains journaux qui appellent au secours la société entière, au risque de nous faire fléchir intellectuellement dans les bas-fonds d’une misère intellectuelle - sans doute aussi politique ! - menaçante et inexorable.
PS. Ceux qui craignaient une telle misère peuvent être rassurés puisque l’on vient d’apprendre que les médias « conservateurs », pardon « réactionnaires » sont tellement nombreux et dominants en Suisse romande qu’il a été nécessaire d’aller chercher du renfort du côté de certains ex-communistes et toujours trotzkistes de Médiapart qui viendront renforcer le journal La Cité. Ce dernier journal n’est bien sûr en rien ni idéologique ni de gauche, puisque plus personne n’est de gauche sauf cette autre journaliste qui me disait récemment que je me trompais profondément en pensant cela à propos de la TV, étant donné que plus personne n’était de gauche dans « notre » TV , sauf elle-même qui, dit-elle, est en effet encore membre du parti socialiste. Cela sans rire, et il va de soi que tout le monde pense immédiatement qu’elle dit vrai.
Mieux, un dernier bastion dit du conservatisme médiatique vient de tomber, a-t-on tenu à me faire savoir, moi qui pensait qu’il s’agissait-là d’une niche pouvant pluraliser quelque peu ce paysage médiatique trop monochrome idéologiquement, à mon goût. Il semble difficile de prétendre que les deux nouveaux responsables de ce journal ( il s’agit donc du Nouvelliste valaisan) qui viennent d’être nommés sont de droite ! A peine ces derniers nommés, le parti socialiste valaisan a immédiatement salué ces nominations ! Faut-il en déduire que les journalistes sont davantage des politiques que des professionnels ? Attitude peu fréquente jusqu’ici, du moins aussi explicitement et ouvertement.
D’où une question plus générale : Quelles que soient les préférences politiques des lecteurs-auditeurs suisses romands, est-ce vraiment ce paysage médiatique-là que mérite une société qui vante constamment l’exemplarité de son pluralisme et de sa démocratie ? Si la réponse est négative, pourquoi si peu de réactions ?
Autres questions : quels sont les vrais risques d’une telle situation et qui faudrait-il vraiment sauver, voire aider, dans ce paysage médiatique romand de plus en plus monochrome ?
Uli Windisch, 8 février 2014
Via: lesobservateurs.ch
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