- Par Bethsabée Krivoshey /
- 03 JUI. 2013 /
Antigones versus Femen : la guerre est déclarée ?
"Je suis née pour partager l'amour et non la haine." Antigone (Sophocle)
Qui sont les Antigones, ces jeunes filles souriantes vêtues de blanc qui citent avec amour sur la homepage de leur site officiel Antigones.fr l'héroïne belle et rebelle de Sophocle, Antigone ? Les Antigones contre-attaquent le mouvement des Femen, avec des citations antiques et des tenues de vestales en renfort. "Nous sommes les Antigones. Un rassemblement et non un énième mouvement. Nous sommes venues aujourd'hui parler au Femen". Après que les forces de l'ordre les aient empêché de faire bloc devant le Lavoir-Moderne, QG où s'entraînent les Femen, le 26 mai dernier, les Antigones ont fait du grabuge avec une vidéo-manifeste qui a fait avec plus de 110 000 vues :
Ce néo-mouvement de femmes qui se définit pourtant simplement comme un "rassemblement" apolitique déclare la guerre ou presque, aux militantes du Femen : "Femen est un mouvement liberticide. Car il porte atteinte à la liberté d’expression en interdisant le dialogue. Car il porte atteinte à la liberté de culte, qui est pourtant un droit fondamental dans notre pays. Femen porte également atteinte à la dignité de la femme en voulant faire croire que c’est dénudées que nous nous exprimons le mieux."
Les #Antigones, bourgeons du "Printemps Français", déclarent la guerre au @ Femen_France
Décidées à faire front aux tétons avec sourire et robes blanches, et déçues du barrage de CRS qui les ont empêchées d'approcher les Femen pour enfin se faire entendre et discuter avec elles, les Antigones ne lésinent pas quant à leurs résolutions : elles réclament donc le retour des militantes dans leur pays et la fins des subventions. Elles concluent ainsi en ces termes leur vidéo : "L'instrumentalisation de la femme, c'est terminé. Nous demandons donc le retour d'Inna et d'Oksana en Ukraine, l'arrêt des subventions directes ou indirectes à leur mouvement et la fin de l'immunité pour ces femmes qui se revendiquent comme des terroristes mais que la justice de notre pays n'a jamais placée ne serait-ce qu'en garde à vue pour toutes leurs actions. Femen, Femen, Antigones est devant toi !"
Iseul ou de l'infiltration sans scoop
Iseul, 21 ans, a choisi ce nom d'emprunt pour pénétrer anonymement le mouvement des Femen, afin de mieux le critiquer et l'anéantir. Pourtant, à la lecture de son témoignage en vidéo et par la suite sur Valeurs Actuelles, c'est sans véritable scoop que l'on apprend les démarches de cette inflitrée au sein du mouvement des sextrémistes. Entrainements le samedi, flou quant aux prochaines actions à venir, facilité d'approche... Iseul, qui décrit le Femen comme "une secte", n'a pourtant rencontré aucune difficulté à adhérer le mouvement, mais aussi à en sortir. De son côté, Inna Chevtchenko, figure de prou du mouvement Femen en France déclare, avec son pragmatisme légendaire (propos recueillis par Les Inrocks) : “Nous acceptons tout le monde. Il y a beaucoup de jeunes femmes comme ça de 20 ans environ qui veulent devenir Femen. J’ai aussi vécu des situations similaires. Plusieurs personnes ont déjà essayé de le faire [s'infiltrer - ndlr], dont des journalistes. (…) Nous n’avons rien à cacher, sauf nos plans d’action, que nous ne communiquons pas aux nouvelles activistes”.
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Via: glamourparis.com
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