Des militantes Femen ont manifesté mardi à Rome pour le début du conclave / AFP
Deux féministes de l'association ukrainienne ont manifesté mardi sur la place Saint-Pierre à Rome, quelques minutes après l'entrée en conclave des 115 cardinaux pour l'élection du nouveau pape.
"Plus de pape, plus de pédophilie"
Alors que les 115 cardinaux électeurs se trouvaient dans la chapelle Sixtine pour élire le nouveau pape, deux militantes de "Femen" ont fait irruption sur la place Saint-Pierre. Les jeunes femmes avaient écrit sur leurs corps "Pope no more (plus de pape) et "Paedophilia no more" (plus de pédohilie).
Elles ont brièvement marché le long des barrières métalliques de protection avant d'être interpellées par la police qui les a emmenées dans un commissariat voisin. Le 13 janvier dernier, quatre militantes du mouvement s'étaient brièvement déshabillées place Saint-Pierre à Rome pendant que le pape récitait l'Angelus, avant d'être interpellées.
Fumée rose contre fumée blanche
Les deux femmes, qui se réclament du mouvement féministe Femen, ont également allumé un fumigène rose, une parodie de la fumée blanche qui doit sortir de la cheminée de la chapelle Sixtine pour annoncer l'élection d'un nouveau pape.
Les protestataires voulaient donner le change à la fumée -noire pour un vote infructueux, blanche pour l'annonce "Habemus papam" - qui s'échappera de la cheminée de la chapelle Sixtine où sont désormais enfermés les 115 cardinaux électeurs. Rassemblées sur le mont Janicule, une colline qui servait dans l'Antiquité au culte de Janus, le dieu de la paix, elles étaient vêtues de rose et arboraient un badge avec pour mot d'ordre "Pour l'ordination de femmes prêtres".
"L'actuel club de vieux garçons qu'est le gouvernement de l'Eglise actuelle nous lègue une institution éclaboussée par les scandales, les abus, le sexisme et l'oppression", dénonce Erin Saiz Hanna, qui dirige la Conférence sur l'ordination des femmes. "Le peuple de l'Eglise cherche désespérément un pasteur qui soit ouvert au dialogue et encourage les dons de sagesse des femmes à tous les niveaux hiérarchiques de l'institution".
Le Vatican toujours hostile à l'ordination des femmes
Les Femen sont connues depuis 2010 pour leurs actions "topless" en Russie, en Ukraine ou encore à Londres. En septembre, elles ont installé à Paris "le premier centre d'entraînement" au "nouveau féminisme". Ces féministes d'un nouveau genre militent également pour la démocratie et contre la corruption. Elles avaient notamment manifesté devant le domicile de DSK en 2012.
Le Vatican explique son hostilité à l'ordination des femmes par le fait
que Jésus avait choisi exclusivement des hommes comme apôtres. Les
partisans de femmes-prêtres rétorquent que le Christ n'a agi qu'en
conformité aux coutumes de l'époque. En 2012, le pape Benoît
XVI, dont la renonciation surprise le 28 février est à l'origine du
conclave en cours, avait réaffirmé l'opposition de l'Eglise aux
femmes-prêtres.
Certains cardinaux assistant au conclave ont
cependant évoqué cette semaine la nécessité de réexaminer le rôle des
femmes dans l'Eglise. C'est notamment le cas du cardinal argentin
Leonardo Sadri, qui a confié à Reuters que l'Eglise devait s'ouvrir
davantage aux femmes et leur confier "un rôle beaucoup plus important
dans la vie de l'Eglise".
Retrouvez notre dossier spécial de la rédaction, tout savoir sur le conclave.
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