Qui ne les a jamais vues, à la télévision, dans les journaux, sur les réseaux sociaux ? Seins nus barrés d’un slogan, les Femen s’imposent là où on ne les attend pas. Le 12 septembre, c’était à Pontoise (Val-d’Oise), où se tenait un Salon musulman consacré cette année à la femme. Deux militantes ont fait irruption à la tribune, avec, peint sur leurs torses : « Personne ne me soumet, personne ne me possède, je suis mon propre prophète », avant d’être violemment évacuées de la scène. Très médiatisé, l’événement était en cohérence avec le combat de ces activistes contre le patriarcat et les religions, qu’elles estiment constituer « un formidable outil de domination » masculine. Etait-il pour autant efficace ? En s’attaquant frontalement à la religion musulmane, les Femen n’attisent-elles pas la flamme xénophobe du Front national ? Plus globalement, la radicalité « sextrémiste » des Femen sert-elle le féminisme, ou peut-elle devenir contre-productive ?
En termes de visibilité, leur succès est indéniable. Depuis 2009, date de leur première manifestation seins nus, en Ukraine, contre la pornographie en ligne, les Femen n’ont cessé de grandir. Le mouvement regrouperait aujourd’hui quelque 300 activistes dans le monde (une soixantaine en France) et un millier de membres sympathisants. Au Maroc, au Québec, en France ou en Egypte, elles sont sur tous les fronts. Leurs actions sont une prise d’espace : elles provoquent un impact visuel, une rupture dans le flux médiatique. Comme le mouvement féministe français La Barbe, dont la méthode consiste à envahir,...
Via: lemonde.fr
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