Les trois militantes du mouvement féministe Femen interpellées lundi pour "outrage public aux bonnes moeurs" après une action seins nus devant l'ambassade de Tunisie ont été relâchées vers 16h00, a annoncé Femen Belgium dans un communiqué. Les activistes ont protesté lundi pour soutenir la Femen tunisienne Amina Sboui, dont le procès se tenait le même jour. Les trois Femen belges ont cadenassé les portes de l'ambassade de Tunisie, située à Woluwe-Saint-Pierre,afin d'y enfermer Tahar Sherif, l'ambassadeur de Tunisie.
Elles portaient sur leur torse des inscriptions telles que "Freedom for women, je ne suis pas folle je suis libre" et "Stop à l'acharnement judiciaire". Cette "séquestration symbolique" marque le profond désaccord des militantes belges de Femen avec "la détention arbitraire de leur soeur tunisienne, condamnée pour avoir revendiqué pacifiquement sa liberté", détaille le communiqué.
Amina Sboui avait posté sur internet une photo de son buste sur lequel était inscrit le message "Mon corps m'appartient et n'est la source de l'honneur de personne". En mai, elle avait également tagué le mot Femen sur un muret à Kairouan, avant d'être arrêtée.
La Femen détenue en Tunisie dénonce des mauvais traitements en prison
La Femen tunisienne Amina a comparu lundi devant la justice pour outrage et diffamation de fonctionnaire, après avoir dénoncé des mauvais traitements dans la prison où elle est incarcérée depuis deux mois.
Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 29 juillet.
L'audience a débuté peu avant 10h00 GMT (12h00 heure belge) au tribunal cantonal de M'saken (150 km au sud de Tunis) à la suite d'une plainte déposée par quatre gardiennes de prison à l'encontre d'Amina Sbouïe et une autre détenue, Rabiaâ, poursuivie pour les mêmes faits.
La défense a demandé l'acquittement et l'annulation des poursuites pour "graves vices de procédure" dans cette "affaire montée" à la suite des révélations faites par Amina et relayées par son avocate Radia Nasraoui sur des cas de torture et de mauvais traitements à l'égard de prisonnières.
"Je suis jugée parce que j'ai dénoncé la torture et la violence exercées à l'égard des détenues" a déclaré Amina à l'AFP en prenant place sur le banc des accusés.
S'adressant ensuite au juge elle a déclaré que "les tortionnaires doivent être poursuivis et condamnés", avant de lancer sous les applaudissements de ses sympathisants en quittant la salle d'audience: "la Tunisie est un Etat civil et ses femmes sont libres".
L'incident dans la prison a eu lieu lorsqu'Amina, 19 ans, a réagi en voyant sa co-accusée Rabiaâ punie à la station debout durant cinq heures sous un soleil de plomb pour avoir refusé de saluer les gardiennes.
Amina et sa co-accusée risquent un an de prison pour outrage à un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions et six mois de prison pour diffamation, selon un des avocats de la défense Ghazi Mrabet.
Amina a été arrêtée le 19 mai pour avoir peint le mot "FEMEN" sur le muret d'un cimetière à Kairouan (centre). Condamnée alors au versement d'une amende pour possession illégale d'aérosol d'autodéfense, elle avait été maintenue en détention le temps que la justice décide d'une éventuelle inculpation pour profanation de sépulture et atteinte aux bonnes moeurs.
Via: dhnet.be
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