Oksana Makar avait 18 ans. La jeune Ukrainienne a succombé à ses blessures ce jeudi, trois semaines après avoir été violée, battue puis brûlée et laissée pour morte par trois jeunes gens dans le sud de l'Ukraine. Le calvaire de cette jeune femme et l'impunité dont ont joui ses bourreaux, jusque très récemment, a fait frémir le pays.
Nous sommes le 9 mars, à Mykolaïv, ville natale de la victime dans le sud du pays. Deux jeunes gens invitent Oksana Makar dans l'appartement d'un ami, d'après le récit qu'elle a livré de cette terrible journée. Là, ils l'ont violée, avant de tenter de l'étouffer, puis de la brûler sur un chantier de construction, d'après le Kyiv Post. C'est un passant qui a retrouvé son corps brutalisé et à 55% brûlé, au troisième et au quatrième degré.
Oksana Makar a été transférée à Donetsk le 16 mars dernier. Elle est morte ce jeudi.
REUTERS/Stringer
Les médecins ont dû lui amputer un bras et les pieds puis la plonger dans un coma artificiel et la transférer à un centre spécialisé à Donetsk pour l'y traiter. Lors d'un moment où elle était consciente, elle a été filmée par sa mère, très critiquée pour avoir mis en ligne la vidéo.
Si les images ont choqué l'Ukraine, le pays a également été révulsé de voir les trois bourreaux si peu inquiétés par les autorités. Deux d'entre eux ont été relâchés dès le lendemain des faits, faute de preuve pour les inculper selon une porte-parole du procureur cité par le Kyiv Post.
Des fils de notables libérés très vite
Beaucoup ont vu dans leur libération précipitée l'intention d'étouffer l'affaire, à l'instar d'autres crimes impliquant des proches de responsables hauts placés. La raison de cette impunité? Maxim Prisyjnikov, 23 ans, est le fils de l'administrateur regional, et Artyon Pogosyan, 21 ans, est le fils du procureur régional, selon le Hurriyet Daily News cité par le Daily Mail. Le ministère de l'Intérieur a confirmé ces liens.
Une série de manifestations, dont une a réuni plusieurs milliers de personnes, se sont ainsi déroulées à Mykolaïv et quelques autres grandes villes du pays comme Odessa ou Lviv, les protestataires demandant de punir les agresseurs. Parmi les organisateurs, figuraient les amazones de Femen, ces femmes qui manifestent, la poitrine nue, pour défendre les droits des femmes. Elles ont réclamé "la mort pour ces sadiques", mais la peine maximale pour ce crime en Ukraine serait la réclusion à perpétuité.
Les suspects ont fini par être arrêtés à nouveau le 13 mars. Plusieurs responsables de la police et du parquet locaux ont été limogés et blâmés, selon le ministère de l'Intérieur. Au total, neuf personnes seraient concernées, d'après la page Facebook de soutien à Oksana Makar. Ce jeudi, le président Viktor Ianoukovitch et son Premier ministre ont exprimé leurs condoléances aux proches de la victime.
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Via: lexpress.fr
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