Monsieur François Hollande,
Il y a peu de temps, les activistes Femen ont été libérées après un mois d'emprisonnement dans les geôles tunisiennes pour avoir protesté seins nus en faveur d'Amina Sboui, militante tunisienne de 19 ans, enfermée injustement depuis près de deux mois pour avoir tagué le mot "FEMEN" sur un mur. Elle s'était opposée ce jour-là, à travers ce symbole de féminisme et de rébellion, à un rassemblement illégal de quarante mille salafistes. Elle risque 12 ans de prison pour association de malfaiteurs.
Le 29 mai 2013, à 10h30, devant le palais de justice de Tunis, nous avons risqué nos vies et nos libertés pour défendre celle de cette jeune femme que nous n'avions jamais rencontrée auparavant, pour défendre qui elle était et ce qu'elle représentait.
Et vous Monsieur François Hollande, qu'avez-vous risqué pour défendre les nôtres?
- C'est parce que nous avons honte de la France aujourd'hui, de son mutisme, de son inertie et de sa peur, que nous vous interpellons, vous, Président.
- Parce que nous avons honte de cette France qui s'est tue pendant notre incarcération, pendant la sienne, et pendant celle des autres, rappeurs, bloggeurs et opposants.
- Parce que nous avons honte de cette France qui a souri cette semaine à la Tunisie islamiste.
- Parce que nous avons honte de cette France qui sait et qui ferme les yeux.
- Parce que nous avons honte de cette France qui nous a arrêtées et remises en prison pour 24h, cinq jours seulement après notre retour, pour avoir voulu vous appeler, vous Président, à prendre des positions claires et fermes lors de votre visite en Tunisie. Parce que nous avons honte que vous ne l'ayez pas fait.
- Mais parce que nous pensons qu'il n'est pas trop tard.
Nous activistes, nous féministes, nous femmes françaises, nous vous appelons, vous Président, vous socialiste, vous humaniste, à prendre le parti des femmes, et à prendre le parti de cette jeunesse active en laquelle vous comptiez tant miser.
- Vous Président, vous devez sortir de votre silence pour défendre rageusement la liberté d'expression, et pour condamner fermement toutes atteintes aux droits de la Femme et aux droits de l'Homme.
- Vous Président, vous devez défendre sabre aux dents ce symbole de rébellion, de liberté, de courage et de changement qu'est Amina Sboui. Vous devez prononcer son nom, soutenir son combat et exiger sa libération.
- Vous Président, vous devez vous ériger contre cette islamisation croissante de la Tunisie et du monde arabe. Vous devez refuser de signer des accords avec des gouvernements aux prises des islamistes. Vous devez refuser de serrer les mains de ceux qui ont volé la révolution au peuple tunisien et qui enferment toutes celles et ceux qui le dénoncent.
- Vous Président, vous devez vous ranger du côté de l'Humain et de la Liberté, et vous opposer, quel qu'en soit le prix, comme Amina l'a fait, comme nous l'avons fait et comme FEMEN continuera de le faire, à la dangereuse islamisation du monde arabe, dont les premières victimes sont toujours les femmes.
- Vous Président, vous devez réveiller le militant humaniste qui est en vous et entendre la rumeur qui gronde, les femmes sont dans la rue, elle vous appelle :
Non à l'islamisation, liberté pour les femmes, liberté pour Amina !
Signé les prisonnières françaises en Tunisie, FEMEN
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