Plusieurs manifestations à Paris et en région ont été organisées dimanche pour défendre le droit des femmes lors de la journée internationale qui leur est dédiée, occasion aussi pour François Hollande de se faire le chantre de l’égalité hommes-femmes.
«C’est l’égalité qui fait avancer notre société, qui donne des droits mais en même temps qui donne des chances», a souligné le chef de l’Etat qui avait convié une centaine de femmes sous le mot d’ordre: «Elles font la France».
Pointant des inégalités toujours criantes dans l’accès aux responsabilités, il a en outre rappelé que les femmes étaient «les premières victimes de tous les conflits et de toutes les guerres» au Nigeria, en Syrie, en Irak ou en Ukraine. Des femmes «sont en prison tout simplement parce qu’elles ont demandé à être respectées» et «dans le monde une femme sur trois est victime de violences et notamment de violences sexuelles».
Sans faire d’annonce majeure, François Hollande a indiqué qu’il songeait au déploiement d’une partie des jeunes qui effectueront leur service civique dans les gares ou les transports pour y renforcer la «présence humaine» et permettre aux femmes de se déplacer en sécurité.
Pour marquer la journée internationale des femmes, entre 1.700 personnes, selon la police, plus de 4.000 selon les organisateurs, ont manifesté à Paris afin de rappeler que «les femmes dans le monde entier continu(ai)ent d’être discriminées, battues, violées, (étaient) en butte aux humiliations», a souligné Nelly Martin, responsable de la Marche mondiale des femmes en France, mouvement à l’origine du rassemblement.
Dans le cortège, parmi la multitude de pancartes et slogans, on pouvait lire «Injures sexistes répétées, souffrance continue», «Comment appelle-t-on un salarié qui gagne 25% de moins?: une salariée» ou «Halte au féminicide». Des femmes kurdes étaient de la partie, scandant «Liberté». La loi Macron s’est retrouvée taclée, notamment son volet assouplissant le travail le dimanche, «qui touche le plus les femmes», selon Mme Martin.
- 'Toutes en lutte' -
A Marseille, 500 personnes selon les organisateurs, 220 selon la police, ont rallié le Vieux-Port. «Les femmes souffrent, les femmes résistent, les femmes gagnent», lisait-on sur la banderole principale. «Marseille est une ville pauvre, où les femmes sont encore plus pauvres que dans les autres départements», a souligné Horiya Mekrelouf, responsable de la coordination de la marche. «Etre femme, migrante, dans des quartiers difficiles, c’est une sorte de triple peine», a estimé Haciba Redjal, porte-parole d’une association intervenant dans la formation, l’accès au droit et la médiation scolaire.
A Lyon, un flashmob a rassemblé environ 300 femmes, sur la fameuse chanson «Gangnam style» avant une séance de course. L’association caritative «Courir pour elles», qui reverse la totalité de ses bénéfices au profit de la lutte contre les cancers féminins, avait organisé l’évènement.
La veille à Toulouse plus d’une centaine de personnes avaient manifesté sur le thème de la solidarité des luttes féministes dans le monde derrière une banderoles «toutes en lutte».
Dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche, Anne Hidalgo, maire de Paris, affirme pour sa part que «dans une société française encore largement régie par l’inégalité, le 8 mars doit rester une journée militante.»
«Rien ne peut justifier» que «le salaire d’une femme (...) soit inférieur de 18% à celui d’un homme pour un emploi semblable» ou que «tant de verrous» bloquent «l’accès des instances de décision aux femmes» alors qu’elles «sont surreprésentées dans les postes d’employées et de professions intermédiaires et deux fois plus concernées par le travail à temps partiel subi», a-t-elle dénoncé.
La journée internationale des femmes, officialisée par les Nations unies en 1977 et célébrée les 8 mars, trouve son origine dans les luttes des ouvrières et suffragettes du début du XXe siècle, pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote.
Via: liberation.fr
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