Etudiante.
Tandis que la hausse du chômage, le retrait du triple A par Fitch et l’intervention télévisuelle du président de la République suffisent à rassurer les esprits inquiets et convaincre les derniers Français réticents que tout va très bien en Hollande, il ne fallait pas manquer de fêter la guérison sidérante de notre pays par un nouveau symbole.
C’est ainsi que l’État, qui anticipe si bien les aspirations profondes de son peuple, a su offrir aux Français ce qu’il leur manquait tant : un nouveau timbre, assorti d’une Marianne flambant neuve dessinée par Olivier Ciappa – le même qui avait réalisé l’exposition des « Couples imaginaires » contre l’homophobie, le 26 juin dernier.
Une très belle Marianne (j’avais certes proposé Nabilla mais, comme d’habitude, personne ne m’écoute), aussi belle qu’un charmant croisement entre Brigitte Bardot et une œuvre de Roy Lichtenstein pourrait l’être. L’on s’étonne d’ailleurs à ce propos qu’aucun cri n’ait été lancé depuis les bureaux de la LICRA ou du CRAN pour fustiger cette Marianne aussi belle qu’occidentale.
Le problème n’est point son incontestable beauté, qui ne peut que faire honneur aux Français et aux Françaises, mais bien le symbole planqué derrière ce doux visage : Marianne est inspirée d’Inna Shevchenko, des Femen.
La même, ne se sentant plus d’allégresse, se pavane déjà sur Twitter, déclarant à qui veut l’entendre : « Les Femen sont sur le timbre français. Maintenant, tous les homophobes, fascistes et extrémistes devront me lécher le cul lorsqu’ils voudront envoyer une lettre. » [https://twitter.com/femeninna/status/356696955491074049]
Si la ressemblance n’est pas très évidente, l’affront l’est sans conteste : Marianne, symbole par essence universel et non partisan, fédérateur dans l’union comme dans la désunion, embrasse à pleine bouche une cause idéologique que certains saluent mais que tant réprouvent.
L’on soustrait la France à ceux qui la font ; on la travestit, on la défigure. On distribue sans vergogne gifles et camouflets au Français dont la peau du cul n’a même plus le temps de dérougir entre deux coups de ceinture et qui se trouve comme l’homme trop généreux qui accueille un ami chez lui et finit par faire le ménage et le dîner en costume de soubrette, avant d’aller dormir sur le canapé pendant que le camarade ingrat repose contre le sein de sa femme dans le lit conjugal.
Le Français est aujourd’hui ce pauvre cocu qui arpente, la queue basse et le visage humilié, les rues du village sous les moqueries des voisins. Cocu une fois, cocu deux fois, cocu trois fois. Cocu de jour, cocu de nuit, cocu chaque instant de son existence. Cocu moqué car résigné. Pour combien de temps encore ?
Cocu, tout le monde peut l’être. L’on se moque de celui qui l’est depuis quinze ans et continue à cirer les chaussures de sa femme. Pas de celui qui lui colle une bonne paire de baffes et demande le divorce.
Via: bvoltaire.fr
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