Lahcen, 38 ans, et Mohsine, 25 ans, qui étaient poursuivis pour « outrage public à la pudeur » et « acte contre nature avec un individu du même sexe », ont été condamnés vendredi 19 juin à Rabat à quatre mois de prison ferme et à 500 dirhams d’amende chacun (environ 45 euros). Arrêtés le 5 juin, ces deux Marocains étaient accusés de s'être embrassés devant la tour Hassan, un des principaux monuments de la capitale.
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Ce baiser avait eu lieu au lendemain d'une action menée par deux militantes des Femen sur ce même site pour dénoncer la pénalisation de l'homosexualité au Maroc. Les deux Françaises, qui avaient posé seins nus et s'étaient embrassées sous l'œil de caméras, avaient été interpellées et expulsées le soir même, les autorités marocaines dénonçant « une offense inacceptable pour l'ensemble de la société ».
Au Maroc, l'homosexualité est passible d'une peine de trois ans de prison, selon l'article 489 du code pénal. Des condamnations pour des « actes homosexuels » sont périodiquement rapportées par la presse marocaine. En mai, trois hommes ont été condamnés à trois années d'emprisonnement à Taourirt (Nord-Est).
« Protection de sa vie privée »
En mars, Human Rights Watch (HRW) avait appelé, en vain, le Maroc à dépénaliser l’homosexualité. L’ONG avait notamment fait valoir que la Constitution du royaume, adoptée en 2011 dans le contexte des « printemps arabes », souligne que « toute personne a droit à la protection de sa vie privée ». Selon HRW, cela « devrait conduire à abolir la loi qui criminalise les relations sexuelles consentantes entre personnes majeures de même sexe ».
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A l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie, le 17 mai, le collectif Aswat avait déjà dénoncé l’arrestation en secret d’homosexuels au Maroc. « Il y a certainement des arrestations et des procès qui se déroulent dans le secret sans que le public le sache », affirmait alors Aswat .
Pourtant, la société marocaine ne semble pas prête à accepter les relations homosexuelles. D’après un sondage réalisé en novembre par l’institut TNS pour l’hebdomadaire Tel Quel, plus de huit Marocains sur dix se disent « pas du tout favorables à la tolérance envers l’homosexualité ».
« Pas de ça chez nous »
Au lendemain de l'action des deux Femen, environ quinze cents personnes avaient manifesté devant l'ambassade de France, arborant des pancartes « Pas de ça chez nous ». De nombreux médias ont aussi dénoncé une provocation, rappelant que l'islam est religion d'Etat au Maroc.
Mais le journal Maroc Hebdo, qui avait titré « Faut-il brûler les homos ? » dans son édition de vendredi, a été contraint de modifier sa couverture à la suite du tollé provoqué sur les réseaux sociaux notamment.
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Le même jour, un autre hebdomadaire, Tel Quel, a lui exprimé un avis remarqué en faveur de la dépénalisation de l'homosexualité dans un éditorial intitulé « Vivre et laisser vivre ».
Via: lemonde.fr
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