Faute d’éléments suffisants pour prouver qu’elles étaient à l’origine des dégradations sur une cloche de Notre-Dame, le tribunal leur avait accordé l’absolution. Neuf militantes des Femen sont rejugées jeudi 17 septembre devant la cour d’appel de Paris.
Le 12 février 2013, les Femen avaient célébré à leur manière le renoncement du pape Benoît XVI. Incognito dans le flot des touristes, elles étaient entrées dans la cathédrale avant de tomber le manteau pour se jucher sur le socle de trois cloches, exposées provisoirement dans la nef à l’occasion du jubilé des 850 ans de Notre-Dame de Paris.
Exhibant leurs seins comme à chacune de leur actions, elles avaient crié «Pope no more» (»Plus de pape»), en faisant tinter les cloches avec des morceaux de bois.
En ce jour où allait être adoptée à l’Assemblée nationale la loi sur le mariage homosexuel, les militantes avaient aussi scandé sur le parvis «In gay we trust» (»Nous croyons en l’homosexualité», parodie de la devise américaine «In God we trust», «Nous croyons en Dieu») ou encore «Dégage homophobe», après avoir été expulsées de la cathédrale.
Lors de l’audience en première instance, le 9 juillet 2014, les Femen avaient contesté avoir abimé la cloche, soulignant qu’elles avaient pris soin de recouvrir leurs bâtons de feutrine.
Mais pour l’avocat du recteur de la cathédrale, Me Laurent Delvolvé, la protection était mal attachée, si bien que la cloche a été frappée à «bâton nu».
- Trois surveillants aussi rejugés
Elles avaient obtenu gain de cause. Le tribunal correctionnel de Paris avait relaxé les neuf prévenues, estimant qu’il n’était pas prouvé qu’elles étaient bien à l’origine des trois éclats sur la cloche Marcel (du nom de Saint-Marcel). Pour les juges, les dégradations avaient pu être causées par des passants, ou avoir eu lieu lors de l’acheminement de la cloche.
Mais le parquet, qui avait requis contre chacune 1.500 euros d’amende, avait fait appel.
Trois surveillants de la cathédrale qui avaient chassé manu militari les militantes ont quant à eux été condamnés à des amendes de 300, 500 et 1.000 euros avec sursis pour des violences sur trois des jeunes femmes. L’une d’elles avait eu une dent cassée. Les trois hommes ont fait appel, et seront également rejugés.
En France, deux militantes du groupe féministe ont également été condamnées, mais pour exhibition sexuelle. L’une, ukrainienne, à 1.500 euros d’amende pour avoir détruit à coup de pieu la statue de cire de Vladimir Poutine au musée Grévin, à Paris. L’autre, française, à un mois de prison avec sursis pour une action à l’intérieur de l’église de la Madeleine.
Toutes deux ont fait appel, mais les dates des nouveaux procès ne sont pas encore connues.
Trois autres, qui avaient accueilli Dominique Strauss-Kahn lors du procès de l’affaire dite du Carlton - à l’issue duquel l’ancien patron du Fonds monétaire international a été relaxé - sont convoquées devant le tribunal correctionnel de Lille pour le même chef le 15 décembre.
Enfin, la justice n’a pas encore décidé d’éventuelles suites judiciaires concernant l’action des Femen qui avaient perturbé le 1er mai le discours de la présidente du FN Marine Le Pen.
Via: paris-normandie.fr
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