ELVIRE AU QG DES FEMEN
© Radio France - 2015 / Aurélie Charon
On a ouvert
la série en parlant d’une fatalité qui peut être, gagnerait les jeunes
français. Mais c’est le sentiment de surface, celui qui est vite balayé dans le quotidien, par ceux qui de façon spectaculaire ou très discrète, se battent
pour leurs droits. Voilà deux filles, deux militantes, deux féministes, chacune
à leur façon. La première fait des actions seins nus avec les Femen, la seconde
a décidé de se voiler à 19 ans, inspirée par la révolution tunisienne et la
foi, toutes les deux se battent pour leur liberté. Pour chacune, janvier
et le moment des attentats a été un marqueur. Le moment de se dire :
est-ce que je continue le combat ? Est-ce que j’abandonne ? Est-ce
que ça vaut la peine de parler de tolérance et de liberté ? est-ce
que c’est dépassé ? Pour toutes les deux, le mot LIBERTE dans notre
devise, est immense, et précieux.
Elvire, 27
ans, Clichy
ELVIRE
© Radio France - 2015 / Aurélie Charon
Dans son
casque : chanson d’ado Wannabe, Spice Girls
Dans le squat
des Femen : le dessin de Coco sur le mur, où Elvire étrangle un islamiste
Quand Elvire, 27 ans, a découvert les Femen il y a trois ans, elle a tout de suite reconnu une
forme d’action qui lui ressemblait et elle s’est engagée.
Elles sont
Femen, ce groupe féministe venu d’Ukraine, qui mène des actions aux scénarios
toujours bien pensés, seins nus, pour l’égalité homme femmes, contre l’avancée
des religions et du nationalisme.
Je rejoins
Elvire dans un immense espace, leur QG… il reste des perruques dans les coins, des
photos, des affiches, des tags, et sur les murs… Elvire a une grande
silhouette, métisse, les cheveux noirs, des yeux perçants, une mère française
un père haïtien. En ce moment, Elvire aide les migrants à Paris. Quand
j’arrive, elle donne des cours de français à Othman, jeune mineur. Elvire a
rejoint les Femen et l’ukrainienne Ina à son arrivée à Paris, il y a presque quatre ans. Sa mère lui a dit : quand tu pars dans un pays dangereux, je ne veux
pas le savoir. Puisque parfois, c’est la Tunisie ou le Maroc pour des actions
risquées. Mais le plus souvent à Paris, c'est à Paris. Elle est très fière de l’action du 1er mai
où les filles se sont grimées en Marine le Pen place de l’Opéra pendant son
discours. Elle a grandi à Ivry dans la banlieue de Paris, ville rouge dit-elle,
ville engagée, comme sa grand-mère, qui ne comprenait pas au début, pourquoi
les seins, nus mais a finalement dit "oui c'est nécessaire" en voyant la réaction des gens.
- Action des Femen à Notre-Dame à laquelle Elvire a participé :
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Nur, 22 ans,
Marseille
NUR
© Radio France - 2015 / Aurélie Charon
Dans son
casque : une valse de Chopin
Dans sa
chambre : Un sac de billes, Joseph Joffo
Nur vit à
Marseille, elle a 22 ans, des origines tunisiennes de Djerba, et elle a été
très inspirée par la Révolution de l’autre côté de la Méditerranée, qui lui a
donné encore plus l’envie de se battre.
Nur m’a
montrée la place en haut de la Cannebière à Marseille, d’où partent toutes les
manifestations, on sent qu’elle pense au mot Révolution, Printemps, et que cela
lui donne de la force, de savoir que ça a été possible, de l’autre côté de la
Méditerranée... Nur porte une robe à fleurs et un joli voile noir et rouge,
qu’elle a mis par choix, contre l’avis de son père, à sa majorité. Elle finit
ses études de droit, travaille dans un centre social avec les jeunes, et tente
de ne pas leur faire écouter que du rap, de décloisonner les choses, d’ouvrir,
de leur dire d’éviter de rentrer dans des cases toutes faites ou dans des
clichés. Et elle est fière de dire que ses parents ont toujours travaillé pour
ne jamais percevoir les allocs, c’était un principe de son père.
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