Publié le samedi 27 juillet 2013 à 08H41
Le président russe Vladimir Poutine (g) et son homologue ukrainien Viktor Ianoukovitch font le signe de la croix pendant une cérémonie religieuse, le 27 juillet 2013 à Kyiv
Trois militantes de Femen ont été interpellées samedi à Kyiv et la dirigeante du mouvement féministe agressée lors de la visite en Ukraine du président russe Vladimir Poutine qui a appelé l'ex-république soviétique à une intégration économique avec la Russie.
Le président russe a entamé samedi une visite de deux jours en Ukraine qui cherche à se rapprocher de l'Union européenne et a participé avec son homologue ukrainien Viktor Ianoukovitch aux célébrations du 1.025e anniversaire de l'introduction du christianisme dans la Russie kiévienne.
Poutine a salué à cette occasion l' "unité spirituelle" des deux peuples et la nécessité d'intégrer les économies pour les rendre plus compétitives.
Trois Femen ukrainiennes, militantes connues pour leurs apparitions seins nus, qui voulaient manifester contre Poutine, ont été interpellées, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la police.
Le mouvement a auparavant indiqué que les jeunes femmes ainsi qu'un photographe qui était avec eux avaient été "passés à tabac par des inconnus et emmenés en voiture vers une destination inconnue" citant une témoin.
Selon la police, c'est une patrouille qui a repéré trois jeunes femmes seins nus avec des inscriptions sur leurs corps et un homme qui les prenait en photo.
"Ils ont refusé d'obtempérer et ont été interpellés et conduits dans un commissariat", a précisé le porte-parole Igor Mikhalko.
La dirigeante du mouvement Anna Goutsol a par ailleurs affirmé avoir été frappée au visage par un inconnu dans la matinée lorsqu'elle rentrait dans son immeuble à Kyiv.
"Les services spéciaux russes, aidés par les services ukrainiens, mènent une campagne de terreur contre les militants de Femen à cause de la visite des ennemis de la démocratie, le dictateur Poutine et le pope Kirill (patriarche orthodoxe russe, ndlr)", ont écrit les Femen dans un communiqué.
"nous sommes un peuple uni"
Le président russe a pour sa part souligné que Russes et Ukrainiens étaient "tous des héritiers spirituels de ce qui s'est passé ici il y a 1025 ans".
"En ce sens, nous sommes un peuple uni", a déclaré M. Poutine évoquant le baptême du prince Vladimir en 988 de la Russie kiévienne, premier État des Slaves de l'Est qui seront divisés par la suite en Russes, Ukrainiens et Biélorusses.
Les festivités religieuses à Kyiv se déroulent avant un sommet à Vilnius en novembre qui pourrait voir la signature d'un accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne.
"Aujourd'hui, nous assistons à une très forte concurrence sur les marchés mondiaux. Ce n'est qu'en unissant nos efforts que nous pourrons devenir compétitifs et gagner dans cette lutte acharnée", a estimé le président russe.
La Russie pousse depuis plusieurs années l'Ukraine, tiraillée depuis son indépendance en 1991 entre Moscou et l'Occident, à s'intégrer à une union douanière composée pour l'instant de la Russie, du Kazakhstan et du Bélarus.
Les relations entre Kyiv et l'Union européenne se sont nettement dégradées depuis l'incarcération en 2011 de l'ex-Premier ministre et opposante Ioulia Timochenko, dénoncée par l'UE qui soupçonne une persécution politique.
La signature d'un accord d'association entre l'Union européenne et l'Ukraine est sans cesse repoussée en raison de l'affaire Timochenko, condamnée à sept ans de prison pour abus de pouvoir et inculpée de complicité dans l'assassinat d'un député en 1996.
Mme Timochenko a appelé samedi les Ukrainiens à "chérir" leur indépendance et le choix "fait il y a plus de 1000 ans de faire partie de la civilisation européenne", dans une déclaration disponible sur le site de son parti.
M. Poutine, accompagné par le patriarche de Moscou et de toutes les Russies Kirill a participé avec M. Ianoukovitch dans la matinée à un service religieux dans le centre de Kyiv.
Une centaine de militants nationalistes ukrainiens ont manifesté non loin du lieu de la prière, brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "Quand Kyiv fut baptisée, Moscou n'existait pas encore", "Provinciaux Poutine et Goundiaïev (nom de famille du patriarche russe Kirill), bienvenus dans la capitale de la Russie kiévienne" ou "n'entraînez pas l'Ukraine dans l'union douanière".
© 2013 AFP
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