Première victoire dans le procès d’Amina Sboui – Amnesty International

Amina Sboui im Gerichtssaal in Sousse © REUTERS Med Amine Benaziza
Amina Sboui au tribunal de Sousse | © REUTERS Med Amine Benaziza

Un tribunal tunisien a accordé un non-lieu à Amina Sboui, militante FEMEN âgée de 18 ans,  jugée pour diffamation. Mais cette victoire ne saurait pardonner l’incarcération injustifiée de la jeune femme, ni  les intimidations qu’elle a subi.

Amina Sboui a été arrêtée après avoir écrit le mot «Femen» – nom d’un réseau international de militantes féministes – sur le mur d’enceinte d’un cimetière à Kairouan, dans le centre de la Tunisie. Incarcérée depuis lors, elle a été accusée de diverses infractions – diffamation, outrage à fonctionnaire et profanation de cimetière, entre autres.

«Incarcérer une personne parce qu’elle s’est exprimée est totalement disproportionné. Le fait qu’Amina Sboui ait déjà passé deux mois en détention ne dit rien de bon sur l’état de la liberté d’expression en Tunisie, a souligné Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International. Les autorités tunisiennes ont recouru à des tactiques d’intimidation flagrantes contre Amina Sboui. En la maintenant en détention, elles essaient de faire un exemple de son cas afin de dissuader d’autres personnes de s’exprimer haut et fort ou de critiquer les autorités»,

Plusieurs chefs d’accusation fallacieux

Deux semaines après son arrestation, Amina Sboui a été condamnée à une amende parce qu’elle était en possession d'un aérosol de gaz poivre. Elle a cependant été maintenue en détention sur la base d’autres chefs d’accusation –  «profanation de cimetière», «appartenance à une organisation criminelle» et «atteintes aux bonnes mœurs». Les poursuites ont été abandonnées pour deux de ces chefs plus tôt ce mois-ci, mais Amina Sboui continue à encourir une peine pouvant aller jusqu'à deux ans de prison si elle est déclarée coupable de «profanation de cimetière». Le parquet essaie par ailleurs de relancer les poursuites abandonnées.

Le 10 juillet, les avocats de la jeune fille ont appris que de nouvelles charges étaient retenues contre elle – celles de diffamation et d'«outrage à un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions». Ces nouvelles poursuites ont été ouvertes après que quatre gardiens de prison aient affirmé qu'Amina Sboui les avaient insultés en intervenant en faveur d’une autre détenue. Cette charge a finalement aussi été abandonnée, mais il est possible que le parquet fasse appel de cette décision.

«Personne ne doit être incarcéré pour avoir critiqué des représentants de l’État ou fait état de son opinion, même s’il est possible que certains trouvent celle-ci choquante, "indécente" ou "contraire aux bonnes mœurs"», a conclu Philip Luther.

Participez à l’action en ligne pour libérer Amina Sboui

30 juillet 2013

Via: amnesty.ch


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