OTTAWA — Pour une seconde année consécutive, des militantes Femen ont perturbé jeudi le grand rassemblement anti-avortement qui se tient annuellement sur la colline du Parlement à Ottawa.
Tout a commencé par une manoeuvre de diversion — une personne masquée vêtue d'un habit ajusté qui lui donnait l'air d'un foetus s'est hissée sur une clôture, ce qui a attiré l'attention des forces de sécurité.
C'était tout ce dont les Femen avaient besoin pour passer à l'action.
Quelques secondes après, quatre militantes faisaient irruption à quelques mètres de là, au bas des escaliers où les opposants aux interruptions de grossesse livraient leur discours.
Elles ont exhibé leurs seins et scandé «My body, my rules!» pendant que les policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) tentaient de les intercepter, ce qui a finalement été fait au bout d'environ une minute.
Parmi les militantes Femen ayant réussi à déjouer la sécurité figure Neda Topaloski, qui compte désormais plusieurs coups d'éclat à son actif.
En fait, il s'agit de sa troisième action du genre à Ottawa en l'espace d'un an.
L'année passée, lors du même rassemblement, elle avait réussi à se faufiler jusqu'au micro où se trouvait l'archevêque de Québec, Mgr Gérald Cyprien Lacroix.
Plus récemment, au mois de mars, elle avait perturbé les travaux de la Chambre des communes pour crier son opposition au projet de loi antiterroriste C-51 du haut des gradins.
À la suite de cette action, elle avait été bannie du parlement pour une période d'un an. Elle n'avait été accusée d'aucune infraction.
Mme Topaloski est malgré tout revenue dans la capitale nationale pour «révéler au grand public» comment le gouvernement Harper se laisse infiltrer «par le lobby très puissant du clergé, des vieux hommes qui se permettent de parler comme ça du corps des femmes», a-t-elle expliqué en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.
Et tant que «ces crétins auront le culot d'organiser des événements publics comme ceux-là», elle promet d'être au rendez-vous, affirmant que les corps policiers ne peuvent tout simplement pas l'en empêcher en vertu de la loi.
Les agents de la GRC ont tout de même intercepté Neda Topaloski et ses trois comparses, jeudi.
Une porte-parole de la police fédérale, Angela White, écrivait en après-midi que «des accusations (étaient) sur le point d'être déposées».
Mais selon Mme Topaloski, seule une infraction assortie d'une amende de 60 $ leur a été infligée.
Il a été impossible d'obtenir des clarifications de la part de la GRC, jeudi.
Le nom de la militante féministe a largement circulé il y a deux semaines, alors qu'elle a réussi à s'introduire à l'Assemblée nationale en se faisant passer pour une journaliste.
Elle avait eu accès à la salle où la ministre de la Culture, Hélène David, donnait un point de presse, et avait interrompu celui-ci en hurlant des slogans pour signaler son opposition à un projet de loi.
Via: 985fm.ca
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