Des islamistes ont pris le contrôle de leur compte Facebook et effacé des photos de seins nus.
"Grâce à Dieu nous avons piraté cette page immorale". Des hackers de la mouvance islamiste ont pris le contrôle dans la nuit de mercredi à jeudi de l'une des pages Facebook des militantes féministes Femen-Tunisie. Une action menée en réaction à la diffusion sur internet de photos de deux jeunes Tunisiennes seins nus.
Ils se trompent de page
"Le meilleur est à venir", peut-on y lire. Un message signé par un pirate se faisant appeler "al Aangour". "La page a été piratée et si Dieu le veut, ces saletés vont disparaître de Tunisie", écrit-il encore. Le pirate a publié sur la page en question des vidéos de sourates du coran.
Mais la page piratée par ces hackers islamistes n’est pas celle qui avait diffusé les clichés des activistes seins nus. Ces dernières avaient, en effet, publié leurs photos sur une autre page Facebook sur lesquelles on peut toujours les voir le torse nu avec écrit en lettre noire sur leur poitrine "mon corps m'appartient, il ne représente l'honneur de personne" ou encore "Fuck your morals".
Sur les pages Facebook des fans des Femen tunisiennes, qui fonctionnaient normalement mercredi, on peut voir des images des différentes actions seins nus des Femen à travers le monde. Les poitrines des militantes y sont généralement floues en raison des règles imposées par... Facebook.
Seins nus, passibles de prison ferme
Les Femen Tunisie n'ont, quant à elles, jamais organisé d'actions publiques dénudées, alors que l'atteinte à la pudeur est passible de prison ferme dans leur pays. Mais les spéculations vont bon train depuis deux semaines dans la presse tunisienne sur une action des féministes ukrainiennes ou françaises qui pourraient se rendre en Tunisie.
Les femmes tunisiennes disposent depuis les années 1950 des droits les plus avancés dans le monde arabe, mais de nombreuses inégalités demeurent notamment en matière d'héritage. Les associations féministes accusent régulièrement les islamistes d'Ennahda, qui dirigent le gouvernement, de chercher à s'en prendre aux droits des femmes et réclament que l'égalité des sexes soit clairement garantie dans la future Constitution.
La proposition la plus controversée d'Ennahda avait été d'introduire la notion de "complémentarité" des sexes, au lieu de l'égalité. Un projet abandonné depuis après une levée de boucliers en Tunisie.
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Via: europe1.fr
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