La suite du procès «est reportée au 12 juin, la demande de liberté conditionnelle pour les trois Femen a été refusée», a indiqué hier Me Souheib Bahri. Le juge a renvoyé le procès afin de pouvoir trancher à cette date sur la demande de plusieurs associations islamistes qui veulent se constituer partie civile. Me Patrick Klugman, venu de Paris pour représenter le mouvement et les familles des accusées, deux Françaises et une Allemande, n’a pas caché sa colère. «Le tribunal, sans même donner la parole aux Femen, a donné raison sur toute la ligne aux associations salafistes qui ne sont même pas partie dans ce procès», a dénoncé Me Klugman. «Nous étions venus depuis Paris pour observer ce procès. Ce procès n’a pas eu lieu, justice n’a pas été rendue puisqu’elles n’ont pas été libérées et n’ont même pas été entendues», a-t-il martelé.
Les deux Françaises, Pauline Hillier et Marguerite Stern, et l’Allemande Josephine Markmann sont entrées dans la salle d’audience, vers 9h30 GMT, habillées du safsari, un voile traditionnel tunisien qui recouvre la femme de la tête aux pieds. Quelques dizaines de personnes s’étaient rassemblées devant le palais de justice de Tunis où elles sont jugées, pour exprimer leur colère contre Femen. Me Klugman s’était pourtant dit optimiste, le parquet ayant décidé de fonder son accusation sur la notion de «débauche» et non sur l’atteinte aux bonnes mœurs.
Le délit reste passible de six mois ferme. «Leur corps n’est pas un objet d’exhibition pour séduire, mais un message politique (...) qui est contraire à la débauche», a-t-il déclaré à l’AFP. «Si on raisonne juridiquement, en aucun cas le tribunal, en respectant la loi, ne peut les condamner», a-t-il ajouté.
Les militantes jugées avaient mené la première action seins nus de Femen dans le Monde arabe le 29 mai en soutien à Amina Sbouï, une activiste tunisienne détenue depuis le 19 mai. Celle-ci a été entendue hier par un juge d’instruction dans le cadre de poursuites pour atteinte aux bonnes mœurs et profanation de sépulture. Elle est arrivée menottée au tribunal de Kairouan (centre) en fin de matinée avant d’être reconduite en prison en début d’après-midi. Rien n’a filtré de l’audition en raison du secret de l’instruction.
Via: elwatan.com
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