En détention en Tunisie depuis près d'un mois, pour avoir avoir manifesté seins nus, les trois Femen ont retrouvé la liberté dans la nuit de mercredi et jeudi, quelques heures après avoir été condamnées en appel à une peine avec sursis.
Pauline Hillier (qui a habité plusieurs années à Bordeaux), Marguerite Stern et l'Allemande Josephine Markmann ont quitté la prison pour femmes de la Manouba peu avant minuit à bord d'un fourgon de police.
Après un bref passage au ministère de l'Intérieur pour d'ultimes formalités, elles ont été conduites directement à l'aéroport international de Tunis-Carthage où elles devaient passer la nuit avant de regagner l'Europe jeudi matin, selon leurs avocats et un responsable policier.
Aucune précision n'a été donnée sur l'heure de vol et les destinations précises des trois militantes, qui n'ont fait aucune déclaration à la presse à leur sortie.
Leur libération fait suite à l'audience en appel qui s'est tenue mercredi, où elles ont été condamnées à quatre mois et un jour de prison avec sursis. En première instance, elles avaient écopé de quatre mois de prison ferme.
Pour la première fois, les jeunes femmes avaient exprimé des regrets pour leur action seins nus du 29 mai à Tunis en soutien à Amina Sbouï, une militante tunisienne de Femen emprisonnée depuis la mi-mai.
"Je regrette cet acte et je m'en excuse", a dit l'Allemande Josephine Markmann au juge Moez Ben Frej, qui lui faisait remarquer en français que "le droit musulman interdit de tels actes". "On ne pensait pas choquer les Tunisiens à ce point, il est hors de question pour nous de recommencer", a répondu à son tour Pauline Hillier.
Les avocats français des Femen, qui ont pu plaider mercredi à Tunis, se sont réjouis de ce verdict plus clément en appel. "C'est un immense bonheur d'avoir plaidé en Tunisie pour la liberté des Femen et d'avoir été entendus et que le message qu'elles portent ait été entendu", ont réagi Me Patrick Klugman et Ivan Terel.
"Maintenant nos inquiétudes se dirigent vers Amina que nous n'oublions pas, nous ne la laisserons pas croupir" en prison, ont-il ajouté.
Amina Sbouï attend en détention provisoire de savoir si elle sera inculpée pour avoir peint le mot "FEMEN" sur le muret d'un cimetière à Kairouan (150 km au sud de Tunis) pour protester contre un rassemblement de la mouvance salafiste.
Via: sudouest.fr
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