«Ils sont arrivés des deux côtés, ont lancé des phrases comme ‘Maintenant c’est toi, les filles seront les prochaines’, et c’est tout ce dont je me souviens», a déclaré Viktor Sviatski, à la télévision ukrainienne.
«Après cela je suppose que j’ai été frappé durement à la tête», a ajouté qui s’est montré avec le visage tuméfié.
Le mouvement Femen avait auparavant fait état de l’agression, survenue mercredi soir devant ses locaux à Kyiv. «Viktor a été conduit à l’hôpital en ambulance avec le visage fracassé, une possible fracture de la mâchoire inférieure, des dents cassées et une importante perte de sang», avait indiqué Femen dans un communiqué.
Les Femen soupçonnent les services spéciaux ukrainiens, russes ou bélarusses d’être derrière cette agression. Elles ont déclaré que des membres du mouvement avaient déjà été menacées et mises en garde contre toute action de contestation à l’occasion de la venue en Ukraine ce week-end du président russe Vladimir Poutine pour les célébrations du 1025e anniversaire du baptême de la Russie.
« Acte d’intimidation »
«Le mouvement Femen affirme avec certitude que la tentative de meurtre sur un politologue proche de l’organisation est un acte d’intimidation (...) à la veille d’un rassemblement sacré des dictateurs post-soviétiques», est-il écrit dans leur communiqué.
Figure très discrète, quasi inconnue des médias, Viktor Sviatski est présenté comme un «consultant politique» des Femen par Anna Goutsol, l’une des dirigeantes du mouvement. «Il nous explique la situation politique actuelle, nous conseille concernant des points idéologiques», a-t-elle expliqué. Elle a ajouté que l’homme aidait ces derniers jours le groupe «à organiser plusieurs projets quelques jours avant la visite de Poutine».
Le mouvement Femen, fondé en Ukraine et désormais basé à Paris, mène depuis plusieurs années des actions à travers le monde pour dénoncer notamment le sexisme et les discriminations de la femme, utilisant l’apparition soudaine de ses membres seins nus, le corps barré d’inscriptions, pour attirer l’attention. Le groupe traite également de thèmes plus larges comme l’homophobie, la collusion entre l’Etat et l’Eglise, les régimes autoritaires et les fraudes aux élections.
En décembre 2011, trois des militantes du mouvement avaient déclaré avoir été torturées par des agents du KGB bélarusse puis abandonnées dans une forêt à la suite d’une action à Minsk contre le régime du président Loukachenko.
Trois Femen avaient aussi été interpellées en mai à Tunis, lors de leur première action seins nus dans le monde arabe en soutien à la jeune Tunisienne, Amina Sbouï, détenue après avoir fait scandale en publiant sur internet des photos d’elle seins nus à la manière des Femen.
Via: lavenir.net
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