Éloïse Bouton comparaît mercredi devant la justice pour «exhibition sexuelle». En décembre 2013, elle avait fait intrusion seins nus dans l'église de la Madeleine et simulé un avortement avant de souiller les lieux d'urine.
À quelques jours de Noël, le 20 décembre 2013, Éloïse Bouton pénètre seins nus dans l'église de la Madeleine, dans le 8ème arrondissement de Paris, et se poste devant l'autel où elle simule un avortement à l'aide de morceaux de foie de veau sanguinolents censés symboliser un fœtus. Elle termine son «happening» à la sauce Femen en urinant devant une assemblée interdite. Sur sa poitrine est inscrit un message en référence au «manifeste des 343 salopes», en faveur de l'avortement. «Noël est annulé! Du Vatican à Paris. Le relais international de Femen contre les campagnes anti-avortement menées par le lobby catholique continue, la sainte mère Éloïse vient d'avorter de l'embryon de Jésus sur l'autel de la Madeleine», communique alors le mouvement Femen sur les réseaux sociaux.
Mercredi, cette jeune femme, désormais retirée du mouvement Femen, est renvoyée devant la 10ème chambre du tribunal correctionnel de Paris pour l'infraction d'«exhibition sexuelle». Autrement dit pour le seul motif d'avoir montré ses seins. Selon l'article 222-32 du code pénal, l'exhibition sexuelle est «l'exécution en public ou dans un lieu accessible à la vue de tous, d'actes sexuels sur soi-même ou la personne d'autrui, et susceptibles d'outrager la pudeur d'autrui». Selon deux modus operandi: l'exécution active, «masturbation et rapport sexuel», dit la loi, et l'exécution passive, «exhibition d'une partie du corps à caractère sexuel si elle est volontaire».
10. 000 euros de dommages et intérêts
La défense de l'ex-Femen, elle, conteste «l'utilisation du droit pénal pour des actions uniquement politiques, même si elles peuvent paraître provocantes ou choquantes», comme l'avait soutenu Me Michaël Ghnassia lors d'une audience le 11 juillet dernier devant un juge unique. Ce dernier avait renvoyé le procès au 15 octobre, à la demande de la défense, suivant aussi l'avis du procureur général qui, pour des raisons différentes, estimait que «Éloïse Bouton a largement dépassé la liberté d'expression pour notre parquet, ce qui pourrait justifier le renvoi de l'affaire devant une formation collégiale».
Partie civile, le curé de la paroisse, le père Bruno Horaist, demande 10.000 euros de dommages et intérêts pour le préjudice subi. Une plainte dont la défense soulève l'irrecevabilité, estimant que le curé n'est pas propriétaire de l'église (depuis la loi de séparation des Églises et de l'État, elle appartient à la Ville de Paris). «S'il n'en est pas propriétaire, il en est affectataire, ce qui l'autorise, en application de la loi de 1905, à agir en justice lorsqu'un trouble a été causé dans les lieux», martèle Me Laurent Delvolvé, avocat du prêtre mais aussi de l'archevêché de Paris dans l'affaire des dégradations commises par les Femen sur les cloches de la cathédrale Notre-Dame. Un procès dans lequel les 9 Femen poursuivies ont été relaxées en première instance, le 10 septembre dernier, mais doivent attendre un autre jugement puisque l'archevêché a interjeté appel.
Exhibition sexuelle et dégradation
Mercredi matin, la justice doit aussi rendre sa décision dans l'affaire d'une activiste ukrainienne des Femen, Iana Jdanova, poursuivie pour «exhibition sexuelle» et «dégradation» pour avoir endommagé en juin la statue de cire du président russe Vladimir Poutine au musée Grévin de Paris. Le parquet a requis 1500 euros d'amende.
Mercredi 8 octobre, une autre ex-Femen faisait l'objet de la clémence des juges français. Pour avoir dénoncé à la police une agression imaginaire par des islamistes à Paris, la jeune tunisienne Amina Seboui a été condamnée à 1500 euros d'amende avec sursis, une peine «extrêmement légère par rapport à la gravité des faits», avait souligné la présidente du tribunal.
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