L'irruption d'une militante Femen lors d'une conférence de presse de la ministre de la Culture Hélène David jeudi matin a relancé la question de la sécurité à l'Assemblée nationale.
La ministre David s'apprêtait à amorcer son discours dans une petite salle conçue à cette fin pour les médias quand la jeune femme a surgi de nulle part, exhibant ses seins.
Devant les caméras, elle a hurlé « Non à la loi 20 », en répétant « avortement, priorité! ». Elle a par la suite soulevé ses vêtements pour exhiber le message suivant, inscrit sur sa poitrine : « Priorité IVG ». Il était également inscrit sur ses vêtements : « Mon utérus, ma priorité ».
La jeune femme a hurlé son message pendant plusieurs secondes avant qu'un agent de sécurité ne l'expulse. La ministre a repris ensuite sa conférence de presse concernant le récent jugement de la Cour d'appel sur l'affichage commercial en français, soutenant essentiellement que le gouvernement attend le jugement écrit avant de se prononcer, mais qu'il entend regarder toutes les options, y compris des modifications législatives, pour interdire aux entreprises d'afficher leur marque exclusivement en anglais.
Munie d'une carte de presse
Il semble que la militante ait demandé une carte de presse jeudi matin à l'Assemblée nationale et qu'elle ait répondu à tous les critères. Celle qui s'est identifiée sous le nom de Neda Topaloski aurait prétendu être une journaliste du magazine culturel français Next Libération.
Neda Topaloski, ouvertement associée à Femen Canada, n'en est pas à sa première manifestation publique. En mars dernier, elle avait exhibé son torse nu à la Chambre des Communes pour protester contre le projet de loi C-51.
« Dans une ère où la sécurité prend tout son sens, je pense qu'il faut revoir les règles d'accréditation », a pour sa part affirmé le whip de la CAQ Donald Martel.
Contrairement au public, les journalistes ne sont généralement pas fouillés à leur entrée à l'Assemblée nationale.
En outre, des sources ont indiqué à Radio-Canada que ni la sécurité de l'Assemblée nationale, ni la Sûreté du Québec ne vérifient les antécédents des journalistes permanents ou temporaires.
En fin de journée, la Direction des communications, des programmes éducatifs et de l'accueil de l'Assemblée nationale du Québec a affirmé que « cet incident malheureux a fait ressortir certaines lacunes en matière de sécurité en ce qui a trait à l'accréditation des journalistes, plus particulièrement à l'égard des rôles respectifs de la Tribune de la Presse et de la direction de la sécurité de l'Assemblée nationale ».
Des discussions avec la Tribune de la presse seront entamées pour en arriver à concilier le droit du public à l'information et la sécurité des élus.
Le président de la Tribune de la presse, Alexandre Robillard, a indiqué que la personne avait présenté une carte de presse et que le laissez-passer avait été émis en vertu des règles. « Rien ne permettait de croire qu'on était devant quelqu'un qui était un imposteur », a dit M. Robillard, qui est également correspondant parlementaire de La Presse Canadienne.
M. Robillard a qualifié l'incident de « décevant », ajoutant qu'il serait prématuré d'affirmer que cet événement nécessite obligatoirement un resserrement des règles de sécurité. « Est-ce qu'il y a matière à réfléchir de part et d'autre? Oui », a-t-il néanmoins ajouté.
De son côté, le groupe Femen affirme que le projet de loi 20 prévoit « d'abolir le libre accès à l'avortement » et que « Le ministre de la santé retire le statut d'Activité Médicale Prioritaire (AMP) à cette opération et élimine ainsi une politique au fondement même de l'égalité entre les femmes et les hommes ».
Il y a quelques semaines, un collectif de médecins et de professionnels du domaine de l'avortement et de la planification de naissance avait dénoncé dans une lettre le projet de loi 20, affirmant qu'il menaçait directement l'accès des femmes québécoises à l'interruption de grossesse.
Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a de son côté affirmé que les nouveaux règlements ne mettront aucun frein aux avortements qui sont pratiqués au Québec.
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Via: ici.radio-canada.ca
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