Les jeunes femmes Oksana Chatchko, Oleksandra Chevchenko, Iana Jdanova ainsi que Dmitri Kostioukov, un ancien photographe de l'AFP de nationalité russe ont été battus samedi par des gens en civil lorsqu'ils s'apprêtaient à se rendre à une manifestation dans le centre-ville contre Vladimir Poutine, a raconté M. Kostioukov à la sortie du tribunal.
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«Ils nous ont ensuite remis à la police et les policiers nous ont dit que c'étaient des membres du SBU (services spéciaux ukrainiens), a-t-il ajouté. Selon l'avocat des Femen Iaroslav Iatsenko Dmitri Kostioukov »blessé à la tête«, et Oksana Chatchko avaient été si durement frappés qu'ils avaient dû être emmenés à l'hôpital samedi avant de passer la nuit au poste.
Hooliganisme mineur
Les trois femmes inculpées de hooliganisme mineur devront verser un équivalent de 8 euros, tandis que M. Kostioukov accusé de ne pas avoir obtempéré aux injonctions de la police est condamné à une amende de 13 euros, a précisé l'avocat à l'issue du procès qui s'est déroulé à huis clos.
La police ukrainienne a démenti samedi soir que les quatre personnes aient été enlevées comme le disent les victimes. »Une patrouille de police a vu trois jeunes femmes seins nus avec des inscriptions sur leurs corps et un homme qui les prenait en photo. Ils ont refusé d'obtempérer et ont été interpellés et emmenés dans un commissariat«, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police Igor Mikhalko.
Oeil gonflé
La dirigeante du mouvement Anna Goutsol a été agressée samedi à deux reprises, le matin près de son immeuble et le soir dans un café où un inconnu l'a frappée au visage et a pris son ordinateur, a-t-elle raconté dimanche à la presse près du tribunal, un oeil gonflé.
»Je suis indignée par le fait qu'on attaque maintenant des gens dans des lieux publics«, a-t-elle dit.
Le mouvement a mis sur le compte des services spéciaux russes et ukrainiens ces attaques survenues à l'occasion de la visite en Ukraine de M. Poutine qui y a participé à des célébrations religieuses pour le 1.025e anniversaire de l'introduction du christianisme dans la Russie kiévienne.
Un homme présenté comme le »consultant politique« des Femen, Viktor Sviatski, avait révélé jeudi avoir été violemment frappé près des locaux du mouvement féministe à Kyiv, un acte également dénoncé comme ayant été une tentative d'intimidation avant la visite du président russe.
Interrogés par l'AFP, les services spéciaux ukrainiens ont rejeté les accusations des Femen.
Pas d'enquête contre les Femen
«Nous ne menons aucune enquête concernant cette organisation», a déclaré à l'AFP la porte-parole Lada Safonova.
Le mouvement Femen, fondé en Ukraine et dont le siège est désormais à Paris, mène depuis plusieurs années des actions dans le monde entier pour dénoncer notamment le sexisme et les discriminations à l'encontre des femmes : ses membres surgissent soudainement, seins nus, le corps barré d'inscriptions, pour attirer l'attention.
Le groupe dénonce en outre l'homophobie, la collusion entre l'État et l'Église, les régimes autoritaires et les fraudes aux élections.
(afp)
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