Opinion
Vers la fin des
fables occidentales sur la Russie ?
Alexandre Latsa
Mercredi 21 août 2013
La presse française, les journalistes
français et leurs collaborateurs et
collègues qui portent le nom d‘analystes
vivent assurément une période de plus en
plus difficile quant à leur analyse de
la Russie d’aujourd’hui.
Ces dernières semaines ont été fortes en
nouvelles qui ont ruiné les mythes que
ces derniers ont tenté de créer dans le
but de manipuler une opinion publique
innocente et bien souvent dans
l’impossibilité technique de chercher
des informations et sources diversifiées
pour vérifier ce qu’on leur impose comme
la vérité.
L’affaire Isinbayeva en est un
parfait exemple, que le mainstream s’est
empressé de comparer au geste des
athlètes russes médaillées d'or samedi
sur le relais 4x400m dames aux
championnats du monde d'athlétisme de
Moscou et qui auraient soit disant «
défié Poutine avec un baiser de la
victoire ». La photo des jeunes beautés
blondes s’embrassant sur le podium a
fait le tour de la planète et le monde
s’est inquiété de savoir le sort qui
pourrait attendre ces athlètes suite a
ce geste qui contrecarrait la récente
loi russe interdisant la promotion de
l’homosexualité auprès des mineurs.
Pas de chance, après moins de 48 heures
de fantasmes occidentaux et médiatiques,
les athlètes ont pris la parole,
s’affirmant « humiliées » par les
affirmations de la presse. L’une
d’elles,
Ksenia Ryzhova a affirmé
avoir reçu des appels d’une vingtaine de
médias qui selon ses propos « au
lieu de me féliciter, m’ont insulté moi,
mes collègues et toute la fédération
». Sa collègue
Yulia Gushchina à quant à
elle dénoncé les « fantasmes maladifs »
des photographes et les deux jeunes
femmes ont en outre aussi rappelé être
mariées à « des hommes ».
Plus au Sud, une autre nouvelle devrait
rapidement faire l’effet d’une bombe.
La célèbre FEMEN Amina vient d’annoncer
qu’elle quittait le mouvement,
suspectant les FEMEN d’être des «
islamophobes » plausiblement financées
de façon opaque par Israël et donc, en
quelque sorte, des agents du choc des
civilisations, ce que
j’écrivais dans cette colonne il y a
de cela quelques mois. Amina accuse la
grande prêtresse
ukrainienne, amie des autorités
socialistes françaises et
nouvelle Marianne, de ne
pas donner de réponses ni
d’explications, donc vraisemblablement
de ne pas se soucier de ces militantes,
ce qui semble confirmer les propos
tenues par l’infiltrée des FEMEN, qui
racontait aux lecteurs de La Voix
de la Russie en
mai dernier que « FEMEN
fonctionne comme une agence de
communication qui tourne avec quelques
permanentes – entre 6 et 10, selon les
besoins. Le reste des filles sont
traitées comme un vivier de recrutement
pour renouveler l’équipe ou pour relayer
les actions sur les réseaux sociaux, la
direction mixte du mouvement – les deux
Ukrainiennes Inna et Oksana et les trois
Françaises considèrent leurs soutiens
comme de la chaire à canon ».
L’échec et mat ne concerne pas que FEMEN
mais également leur « association sœur »
que sont les Pussy Riot, juste un an
après leur emprisonnement.
Le rêve de voir ces jeunes idiotes (pour
citer la presse russe) en héroïnes de la
libération sociétale de la Russie en a
pris un coup ces derniers jours, alors
qu’éclate peu à peu au grand jour le
dessous des cartes de cette affaire,
soit des trahisons et des manipulations.
Malgré les pressions internationales et
le soutien du show business
transnational, celles-ci restent en
prison, la justice vient de rejeter la
demande de libération conditionnelle de
Maria Alekhina et de confirmer en appel
la condamnation de Nadejda Tolokonikova.
Cette dernière, on s’en rappelle, avait
en octobre dernier
désavoué son propre mari
Pyotr Verzilov qui aurait «
rencontré les journalistes et fait des
déclarations au nom des Pussy Riot sans
en avoir le droit (...). Les interviews
passées et à venir, et les déclarations
de Pyotr Verzilov sur les Pussy Riot
sont au minimum illégitimes, et au pire
des provocations et du mensonge
». Des trois Pussy Riot, seule
Yekaterina Samutsevich est donc libre et
celle-ci vient d’affirmer qu’elle
poursuivait son ancienne avocate qui
l’aurait
accusé d’avoir passé un
deal avec les autorités russes pour
échapper à la prison, trahissant ainsi
ses collègues.
La prochaine étape de ce détricotage des
mythes sur la Russie devrait
vraisemblablement être l’Affaire Navalny,
dont chaque jour apporte son lot de
surprises et dont le cas visiblement est
sans aucune issue, ni électorale ni
judiciaire. Celui-ci vient d’ailleurs
d’annoncer qu’il
refusait désormais tout
débat électoral hormis sur les chaines
lui étant favorables. Son passage devant
la justice électorale (le suffrage
universel) lors des prochaines élections
va sans doute finir de briser les
derniers mythes de nombreux analystes
étrangers sur son statut de
principal opposant de
Vladimir Poutine dans la Russie
d’aujourd’hui.
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