Les Femen ont tenu à accueillir à leur manière le président iranien Hassan Rohani, en visite officielle à Paris. Jeudi 28 janvier, vers 9h30, une activiste du mouvement féministe s'est suspendue à la passerelle Debilly, l'un des ponts de la capitale permettant de traverser la Seine. Accrochée avec une corde, pour simuler une pendaison, la jeune femme avait la poitrine dénudée et laissait apparaître un drapeau iranien peint sur son corps. À côté d'elle, une banderole avec un slogan en lettres rouges indiquait en anglais : "Bienvenue Rohani, bourreau de la liberté".

La scène a duré une dizaine de minutes avant que la police ne mette fin à cette manifestation hautement symbolique. Cinq membres des Femen ont été interpellées avant d'être relâchées, selon une journaliste des Inrocks présente sur les lieux.

L'Iran a exécuté au moins 289 personnes en 2014

Habituées à réaliser des coups d'éclat, les Femen voulaient dénoncer la venue du "champion du monde des exécutions publiques", indique l'organisation sur son compte Facebook. "Nous voulons juste que Rohani se sente comme chez lui", a même ironisé la leader Inna Shevchenko sur son compte Twitter. Le groupe féministe estime par ailleurs que "la France, après ses partenariats avec des nations telles que le Qatar ou l'Arabie Saoudite, se lie maintenant avec un autre État tyrannique".

Selon Amnesty International, 289 exécutions ont été formellement reconnues par les autorités iraniennes. Mais l'ONG internationale estimait dans un rapport publié en avril 2015 que "le pays a procédé à au moins 454 exécutions supplémentaires". Cela fait en tout cas de l'Iran le deuxième pays du monde ayant le plus exécuté de personnes.

Reste à savoir si Hassan Rohani a eu l'occasion de voir cette opération des Femen. D'après les Inrocks, le convoi officiel du chef d'État est passé sur un pont situé juste en face de celui où l'activiste était encore suspendue.

Via: rtl.fr

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