Action d’une Femen à la Madeleine: prison avec sursis requise pour …

Elose Bouton, ancienne membre du groupe fministe Femen, le 15 octobre 2014  Paris
Eloïse Bouton, ancienne membre du groupe féministe Femen, le 15 octobre 2014 à Paris - François Guillot AFP

© 2014 AFP

Trois à quatre mois de prison avec sursis et 1.500 euros d'amende ont été requis mercredi contre une ex-membre des Femen jugée pour exhibition sexuelle après une action à la Madeleine à Paris, délit également retenu contre une autre militante condamnée pour une action au musée Grévin.

Le 20 décembre 2013 au matin, Eloïse Bouton s'était dirigée vers l'autel de l'église parisienne face à une dizaine de personnes présentes alors qu'une chorale répétait dans l'édifice.

Sur le dos, elle portait l'inscription «Christmas is cancelled» (Noël est annulé) et sur le ventre «344e salope», en référence au manifeste de 343 femmes appelant à la dépénalisation de l'avortement et la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse en 1971.

Elle avait ensuite déposé des morceaux de foie de veau censés représenter l'avortement de l'enfant Jésus.

Cette action visait à dénoncer les prises de position de l'Eglise dans le débat sur le droit à l'avortement, alors que des restrictions étaient envisagées en Espagne.

Le tribunal correctionnel de Paris n'est «pas ici pour juger des motivations» de ce geste, a précisé en préambule la présidente Isabelle Pulver, il s'agit de déterminer si les faits caractérisent ou non «l'existence d'une infraction sexuelle».

«Le but n'était pas de choquer les fidèles et les croyants», a expliqué à la barre Eloïse Bouton, journaliste indépendante de 31 ans, mais de «choquer à un niveau politique, provoquer une prise de conscience». Elle avait attendu que la messe se termine pour passer à l'action.

La «nudité politique n'est pas érotique», a-t-elle poursuivi, expliquant qu'il s'agissait de l'utilisation du corps comme «une pancarte, un étendard et pas pour séduire».

«La loi ne demande pas qu'il y ait une volonté d'érotiser la chose», a souligné le procureur, pour qui la prévenue, qui «savait que son attitude ne pouvait que heurter la pudeur des fidèles», «ne peut pas s'affranchir du respect qu'elle doit aux autres».

- 'Opinions politiques' -

Pour «l'atteinte portée à l'affectation cultuelle» des lieux, l'avocat du curé de la Madeleine, Me Laurent Delvolvé, a demandé 10.000 euros de dommages et intérêts, rappelant les réactions de désapprobation chez les politiques.

Avant la Madeleine, Eloïse Bouton avait participé à «10-15 actions» seins nus, «tout le temps» dans des lieux publics, mais elle n'avait «jamais» été poursuivie jusque-là pour exhibition sexuelle.

Enumérant de précédentes actions des Femen, son avocat Michaël Ghnassia a à chaque fois répété: «seins nus, pas de poursuites».

Eloïse Bouton fait partie des neuf Femen qui ont été relaxées après une action à Notre-Dame. Mais dans cette affaire, seules des dégradations sur une cloche étaient poursuivies.

Jugeant la loi imprécise, son avocat a rappelé l'ancienneté d'une jurisprudence qui remonte à 1965. La Cour de cassation avait alors estimé que l'attitude d'une jeune femme, qui jouait au ping-pong seins nus non loin de la Croisette à Cannes, avait pris une connotation sexuelle en raison des mouvements de sa poitrine.

La «provocation politique» à laquelle s'est livrée sa cliente peut pour certains être considérée comme un «blasphème», «mais pas par vous», a lancé l'avocat aux juges.

«On cherche à lui interdire de manifester ses opinions politiques», a plaidé sa consoeur Valentine Rebérioux, invoquant la Convention européenne des droits de l'Homme.

Le tribunal rendra son jugement le 17 décembre.

Le qualification d'exhibition sexuelle a également été retenue contre une militante ukrainienne des Femen, Iana Jdanova, qui avait attaqué la statue de cire du président russe Vladimir Poutine au musée Grévin. Réfugiée politique en France, elle a été condamnée mercredi matin à une amende de 1.500 euros par une autre chambre du tribunal pour exhibition sexuelle et dégradations. Une peine conforme aux réquisitions du parquet.

«C'est la première fois qu'on est condamnées pour exhibition. C'est notre façon de protester. Je l'ai fait en Ukraine en Turquie, et c'est la première fois», a relevé la jeune femme, qui a immédiatement annoncé qu'elle ferait appel.

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Via: 20minutes.fr


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